Afrique : Pour Geneviève Ferone, l’agriculture durable est un levier majeur de la croissance et créatrice d’emplois

Mardi 24 Novembre 2015 - 16:33

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La vice-présidente de l’Ong Agrisud International, Geneviève Ferone, a exhorté l’Afrique à ne pas oublier l’agriculture maraîchère et vivrière, qui peut être une alternative à la jeunesse dans les métiers de l’agriculture durable et dans la création de nouvelles filières vivrières c’est-à-dire basée « sur des pratiques agro-écologiques utilisant les services rendus par les écosystèmes plutôt que de les remplacer par des engrais et des pesticides »

Elle invite à tirer la jeunesse vers cette agriculture en créant un nouveau modèle avec beaucoup plus d’opportunités d’emplois. Car « l’agriculture devrait constituer un levier majeur de la croissance de demain en Afrique », a-t-elle déclaré. Elle plaide pour une agriculture plus respectueuse des sols, de la biodiversité et de l’environnement, mais permettant de produire presque autant que l’intensif et nécessitant une main-d’œuvre importante, donc créatrice d’emplois.

Son mot d’ordre: « créer un lien social, maintenir une vie en dehors des villes et permettre aux populations rurales d’acquérir une autonomie financière. Mais aussi, un enjeu d’émancipation pour les femmes qui sont, très souvent, derrière ces petites structures agricoles ». Elle  cite l’exemple des années 1970-80, ayant montré qu’ « en introduisant un modèle de production intensif basé sur la mécanisation et la monoculture, la coopération a fait beaucoup de dégâts, notamment au niveau des sols qui se sont retrouvés épuisés par cette agriculture agressive. Au Niger et au Mali, des milliers d’hectares ont ainsi été détruits. Mais aussi progressivement la petite agriculture ».

En dépit d’une vingtaine d’années de croissance économique soutenue, de nombreux pays africains n’affichent pas encore les progrès escomptés en matière d’amélioration du niveau de vie ; de baisse de la pauvreté et d’indicateurs sociaux. Or, l’agriculture représente une part essentielle de l’économie des pays africains. Elle a donc son rôle à jouer dans la résolution des priorités continentales que sont: l’éradication de la pauvreté et de la faim, la dynamisation du commerce intra-africain et des investissements, l’industrialisation rapide et la diversification économique, la gestion durable de nos ressources et de l’environnement et la création d’emplois, la sécurité et la prospérité partagée.

A  condition que les Etats africains augmentent des investissements dans le secteur et ouvrent des possibilités à des millions de jeunes africains qui entrent sur le marché du travail tous les ans.

Noël Ndong

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