Alain Decaux, un passeur pour la passion de l’Histoire s’en est allé

Lundi 28 Mars 2016 - 16:24

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L'écrivain-historien et académicien français Alain Decaux, ex-ministre de la Francophonie, formidable journaliste de Radio Brazzaville, Alain Decaux est décédé dimanche 27 mars, à l'hôpital Georges Pompidou à Paris, à l'âge de 90 ans, a annoncé son épouse Micheline Pelletier-Decaux

Alain DecauxPlusieurs Africains se sont intéressés à l'Histoire, à certains pans de l'Histoire de leur continent, grâce à la verve et à la passion de conter d'Alain Decaux. Il a fait aimer l’Histoire, grâce à ses nombreux livres et à ses émissions qui captivent le public à la radio et à la télévision. Dès 1951, Alain Decaux lance, pour la Radiodiffusion française, avec André Castelot, « La Tribune de l'histoire », qui sera diffusée chaque semaine sans interruption jusqu'en 1997. Avec son complice André Castelot et Stellio Lorenzi, il crée pour la télévision française « La caméra explore le temps », émission diffusée de 1957 à 1966. De 1969 à 1987, sur différentes chaînes, il est présent à l'image, seul, chaque mois, pendant une petite heure, respectivement dans des productions telles que : « Alain Decaux raconte » puis « Alain Decaux face à l'histoire » ou « Le dossier Alain Decaux ».

Né le 23 juillet 1925 à Lille, ce fils d'avocat a étudié le droit à Paris et suivi des cours d'histoire à la Sorbonne, sans se soucier d'obtenir un diplôme. Il publie son premier livre, « Louis XVII retrouvé », en 1947 et est couronné par l'Académie française, trois ans plus tard, pour son second ouvrage, « Letizia ». En 1960, il fonde la revue Histoire pour tous et va collaborer à de nombreux journaux et revues. Dialoguiste du film « Les misérables » (1982) de Robert Hossein, avec lequel s’établira une intense collaboration artistique pour nombre de ses grandes fresques théâtrales, il est aussi biographe de Victor Hugo et admirateur d'Alexandre Dumas, auquel il consacre, en 2010, un « Dictionnaire amoureux », et de Sacha Guitry, dont il était l'ami intime.

Doué aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, on lui doit aussi « Alain Decaux raconte la Bible aux enfants », « C'était le XXe siècle » (en quatre volumes), « Le Tapis rouge », sur son expérience ministérielle, ou au théâtre, « N'ayez pas peur » sur le pape Jean Paul II. En 1973, Alain Decaux a été élu, au titre de la télévision, le premier président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. En 1989, il a été nommé coordonnateur de la politique télévisuelle extérieure française. Depuis 1999, il existe un prix Alain Decaux de la francophonie. Marié deux fois, père de trois enfants, il a été élevé en 2014 à la dignité de grand’croix de la Légion d’honneur.

Parallèlement, il publie plus d'une soixante d'ouvrages historiques. L'Académie française lui ouvre ses portes en 1979. Ce passionné du beau langage fait aussi une incursion en politique entre 1988 et 1991, à la tête du ministère de la Francophonie. Alain Decaux était enfin le fondateur de la société des amis d'Alexandre Dumas. Le prince du roman historique.

En mémoire, la 6ème édition du Prix Littéraire Alain Decaux de la Francophonie organisée par la Fondation de Lille, devait se tenir cette année sous le haut patronage de l’Académicien et sous le parrainage de l’écrivain Michel Quint.

Antoine Daniel Kongo

Légendes et crédits photo : 

Photo : Alain Decaux Crédit photo : Bertrand Guay AFP

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