Andrey Zita Mitata : « La femme congolaise a aujourd’hui les mêmes droits que l’homme »Jeudi 5 Mars 2020 - 22:02 Célébrée cette année sur le thème « Je suis de la génération égalité : levez-vous pour les droits des femmes », la journée est un moment crucial pour le Congo d’évaluer les progrès réalisés en matière de droits des femmes, mais également de réitérer son engagement pour améliorer l’environnement institutionnel dans la prise en charge effective de la question du genre. Pour Andrey Zita Mitata, secrétaire permanente du conseil consultatif de la femme, le Congo, dans sa politique de lutte contre les inégalités du genre, a fait des progrès considérables au cours de ces dernières années, contrairement à d’autres pays africains. La volonté des pouvoirs publics a respecté les engagements pris sur le plan national, sous- régional, régional et international ; l’engagement des femmes elles-mêmes organisées au sein des ONG et associations ainsi que l’appui des partenaires bilatéraux et multilatéraux ont contribué à cette réussite. Aussi, la réaffirmation par les pouvoirs publics du principe d’égalité entre l’homme et la femme, la mise en œuvre du principe de la parité tel qu’il est prescrit dans la Constitution congolaise, dans son article 17, témoigne la volonté de l’Etat d’accompagner par les textes juridiques les femmes dans leur lutte d’égalité des droits. « La femme congolaise a aujourd’hui les mêmes droits que l’homme, la loi garantit la parité et assure la promotion ainsi que la représentativité de la femme à toutes les fonctions politiques, électives, administratives », a-t- elle indiqué. En effet, selon cette spécialiste, la question des droits des femmes au Congo connaît des avancées significatives avec la prise en compte de l’autonomisation des femmes dans l’élaboration des plans de développement et des budgets au niveau national et local. Les femmes disposent désormais d’une structure puissante, notamment le conseil consultatif de la femme, un organe chargé d’émettre des avis et de faire des suggestions au gouvernement pour la promotion et l’intégration des femmes au développement. « Le fait pour le gouvernement de respecter le pourcentage de 30% accordé aux femmes par la Constitution est un grand pas, une avancée significative. Et aussi le fait d’avoir pris des dispositions relatives à la protection de la femme en milieu professionnel, nous rassure », a renchéri Andrey Zita Mitata En outre, l’existence au niveau de deux chambres du Parlement des commissions santé, affaires sociales, familles et genre, la nomination de huit femmes sur trente-cinq ministres dans ce gouvernent constituent, selon elles, un pas en avant même si le pourcentage est encore faible. La femme congolaise est aujourd’hui associée dans les mécanismes et dans les processus de résolutions des conflits. « La lutte pour l’égalité des droits est un processus, et dans un monde où rien n’est donné, la victoire est au bout des efforts. Les femmes doivent se soutenir mutuellement pour parvenir à leur ambitions », a laissé entendre la secrétaire permanente. Par ailleurs, en déplore toutefois quelques failles dans la lutte des inégalités du genre, notamment la faiblesse des capacités techniques et opérationnelles des caisses d’épargne et de crédits due, entre autres, à l’insuffisance des subventions allouées, le manque de formation adéquate du personnel, le faible regroupement des femmes en coopérative. On constate également la persistance des comportements rétrogrades liés aux us et coutumes, malgré l’existence d’une législation protectrice de la femme et la jeune fille. La persistance des barrières culturelles en matière d’éducation sexuelle des jeunes filles, l’insuffisance des compagnes de sensibilisation des femmes sur leurs droits et devoirs, ainsi que la faible connaissance par les femmes du fonctionnement du système judiciaire. Cissé Dimi Légendes et crédits photo :Andrey Zita Mitata Notification:Non |