Arrêt de travail à la SNCC : délégation syndicale et travailleurs se rencontrent ce 22 juillet à Lubumbashi

Lundi 21 Juillet 2014 - 17:27

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La signature solennelle du « Pacte social » intervenue le week-end à l’Hôtel du gouvernement constitue une étape importante avant la reprise supposée du travail à la Société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC) qui devrait être décidée lors d'une rencontre prévue pour ce 22 juillet entre la délégation syndicale et les travailleurs.

Rien ne sera décidé depuis Kinshasa où le gouvernement et la délégation syndicale ont signé solennellement un "Pacte social" pour tenter de désamorcer une crise qui n'a que trop durer pour une société qui est l'une des rares à bénéficier des financements dans le cadre de la mise en oeuvre de son plan de redressement. En effet, les agents du géant des transports ont débrayé depuis un certain temps, et les discussions semblaient jusque-là au point mort.  Aussi le gouvernement voit-il à travers le " Pacte social " un engagement commun fort " à vouloir rationnaliser la mentalité financière et logistique ". Au-delà, le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, s’est dit convaincu qu’avec cette étape franchie, la SNCC met désormais le cap vers les progrès. Pour donner tout son poids historique à cet évènement, la cérémonie de signature du " Pacte social " a eu lieu en présence, d’une part, des ministres du Portefeuille, des Transports et des Finances ainsi que le président de l’Assemblée provinciale du Katanga (du côté officiel) et, d’autre part, du président du conseil d’administration, du directeur général ainsi que de la délégation syndicale de la SNCC.

Cette société commerciale occupe une place importante dans le cadre des politiques en cours pour redresser le secteur des transports en RDC. Cependant, la SNCC est présentée comme la colonne vertébrale du pays du fait de sa capacité à relier sept provinces sur onze de la RDC grâce à un important réseau ferroviaire. L’idée, selon Augustin Matata, est de faire de la SNCC une société simplement "normale". "Le Pacte social n’est pas un marché des dupes. Il cimente notre engagement. C’est ainsi que la délégation syndicale et l’ensemble des agents doivent compter sur le soutien total du gouvernement ", a dit le Premier ministre.   

Après cet acte solennel, la délégation syndicale devra rentrer au siège de la société, à Lubumbashi, pour consulter la base. Parmi les arguments de Matata Ponyo pour désamorcer la crise, il y a, par exemple, la dotation de dix locomotives sur fonds propres du gouvernement, en dehors de dix autres financées par la Banque mondiale. " C’est pourquoi ce Pacte social cimente cet engagement commun; tous ces efforts sont des véritables convergences. Le projet est donc au profit de la Nation et des Congolais qui ont envie de voir la SNCC renaître », a déclaré le chef du gouvernement.

Dans sa réplique, la délégation syndicale a réitéré l’intérêt de préserver ce " Pacte social " qui a l’avantage de constituer un engagement commun en faveur du bien-être des cadres et agents de la SNCC. Cependant, l’appel à la reprise du travail ne partira pas de Kinshasa mais il devra être le fruit des discussions avec la base. Toutefois, si les syndicalistes se disent attachés à la bonne gestion des acquis financiers et matériels de la société, par contre ils ont mis en exergue les maux qui rongent la SNCC, notamment les antivaleurs, la mauvaise gestion, les détournements des biens et autres malversations financières.

Du côté de l’Assemblée provinciale du Katanga, l’on espère que ce "Pacte social" ouvrira la voie à des perspectives plus heureuses pour la SNCC. Désormais le temps des grèves intempestives est révolu. "Nous irons à travers tous les réseaux pour sensibiliser sur cette reprise afin de fructifier les recettes ",  a insisté son président, Gabriel Kyungu wa Kumwanza.     

Laurent Essolomwa