Arts martiaux : les femmes arbitres manquent dans les sports de combatMercredi 24 Septembre 2014 - 18:45 Il est bien rare de voir une femme arbitrer dans une compétition d’arts martiaux, sur toute l’étendue du territoire national. Une absence criarde liée à leur propre désengagement plutôt qu’à la volonté des hommes de les tenir à l’écart. Explications. L’arbitrage est le parent pauvre des femmes congolaises férues des arts martiaux. Dans les sports de combat, elles préfèrent accomplir leur mission martiale sur les tatamis en qualité de compétitrices. La carrière d’arbitre ne leur transverse pas souvent à l’esprit. Ce qui fait que le nombre des femmes arbitres soit très insignifiant dans les sports de combat. Elles se battent en retraite d’elles-mêmes et par elles-mêmes. Pourtant, les règlements et statuts des fédérations en charge des différents arts martiaux au Congo ne limitent, en aucune manière, le quota des femmes dans ce domaine, bien au contraire. Karaté… S’il y a une arbitre pour qui le public sportif peut tresser les couronnes de fleur, c’est bien Me Josiane Tiélé, nantie d’une expérience de huit ans dans le métier d’arbitre de karaté. « Après ma carrière de compétitrice, je me suis lancée dans l’arbitrage pour servir le karaté congolais autrement étant donné que cette discipline est si chère pour moi », a-t-elle déclaré, tout en reconnaissant les efforts que ne cesse de multiplier la Fédération congolaise de karaté et arts martiaux affinitaires dans la promotion de l’arbitrage féminin. En dehors d’elle, le talent de Mariam Ndeket fait également l’unanimité dans le mileiu karateka congolais. Les deux qui ont désormais les yeux rivés sur une carrière internationale, encouragent leurs consœurs à se lancer dans l’arbitrage pour ne pas être complètement oubliées dans le milieu karaté au plan national. Prospérine Londéndé, de la ligue de karaté de Pointe-Noire, n’est pas restée sourde à cet appel. Peut-être qu’après elle, suivront d'autres. Judo… Le judo est la discipline martiale qui avait plus d’arbitres femmes. Prisca Ndenguet, Carducia Ebonkoli, Michiguette et bien d’autres ont fait leurs preuves en la matière. Seulement, à mesure que le temps est passé, elles se sont éclipsées. Nombre d’entre elles sont en effet membres des clubs dont la Fédération congolaise de judo et disciplines associées peinent à affilier. Elles sont alors mises à l’écart au même titre que leurs clubs respectifs. Depuis, plus aucune femme sur les tatamis pour diriger les combats de judo. Boxe des pharaons rénovée… La dernière-née des fédérations martiales au Congo compte deux femmes arbitres fédérales. Une moyenne passable pour une fédération qui n’a pas encore atteint deux ans d’existence. « Nous ne cessons de faire comprendre aux femmes que l’arbitrage dans les arts martiaux n’est pas une exclusivité des hommes. Autant, elles sont capables de faire une bonne carrière en tant qu’athlète autant elles peuvent, par la suite, assumer pleinement les fonctions d’arbitres », a déclaré le président de ladite fédération, Jean Samba. Taekwondo… Ici, la réalité est tout autre. Aucune femme n’est arbitre dans cette discipline. La Fédération congolaise de taekwondo (Fecotae) a organisé plusieurs stages de formation d’arbitres avec des experts internationaux, malheureusement comme l’a souligné le président de la Fecotae, Stanislas Mbys, aucune candidature féminine n’a pas été reçue. Des propos confirmés par le président de la commission nationale des arbitres de cette fédération, Flavenant Diakabana. À en croire ce dernier, trop souvent, les femmes se désengagent devant de telles responsabilités. Il espère néanmoins que pour les formations des arbitres prévues par la Fecotae, elles pourront, cette fois-ci, répondre massivement présentes. À dire vrai, le public sportif congolais sera sans nul doute ravi à l’idée de voir les femmes arbitres du pays officier des compétitions au plan national et international, surtout pour les Jeux africains qui pointent à l’horizon. Aux femmes de faire le jeu. Rominique Nerplat Makaya Légendes et crédits photo :photo 1 : Josiane Tiélé arbitrant un combat de karaté
photo 2 : Mariam Ndeket, juge arbitre
crédit photo Adiac |