Bas-Congo : démarrage de la campagne de vaccination contre la poliomyélite

 La campagne qui se déroule du 29 juillet au 2 aout concerne toutes les onze aires de santé de la zone de santé de Boma. Quarante-six sites ont ainsi été installés dans toute la ville de Boma pour vacciner tous les enfants ciblés par la campagne.

Pour la rougeole, 63 517 enfants âgés de 6 mois à 10 ans seront vaccinés tandis que pour ce qui est de la polio, 36 378 enfants de 0 à 5 ans sont attendus. C’est la stratégie fixe qui est arrêtée. Pour ce faire,  le médecin chef de zone de Boma, le Dr Kennedy Pholo,  demande aux parents de se rendre dans ces différents points de vaccination. « Cette campagne est organisée en site fixe, n’attendez pas les équipes de vaccinateurs dans vos maisons. Nous demandons aux parents d’amener les enfants dans les différentes sites éparpillés dans nos différents quartiers respectifs ».

 Le lancement de la campagne de vaccination contre la polio et la rougeole a été une occasion pour les différents orateurs de rappeler l’importance de la vaccination dans la santé de l’enfant et d’inviter les parents à faire vacciner gratuitement leurs enfants contre ces deux maladies, causes de la mortalité infantile. La maire de la ville est allée même loin en menaçant de traduire en justice tout parent réfractaire à la vaccination. « Je voudrai voir des parents traduits en justice et envoyés en prison pour ne pas avoir vacciné leurs enfants.  Vous les défenseurs des droits de l’homme, les avocats, le parquet de grande instance, les magistrats, vous, le ministère public qui cherchez l’information, je demande à la population de dénoncer  les parents dont les enfants ne seront pas vaccinés, de traduire ces parents en justice, car la vaccination est un droit pour l’enfant. C’est de la sorcellerie que de refuser de faire vacciner son enfant », a déclaré Marie-Josée Niongo.

Elle a, par ailleurs, demandé aux parents de ne pas se comporter en gangster en refusant de faire vacciner les enfants. « Un enfant non vacciné est exposé  à la rougeole. Vous parents, papa et maman amenez votre enfant à la vaccination. Toi, enfant, si tu vois que tes parents sont distraits, vas te faire vacciner », a poursuivi la maire.

 Elle a interpellé les parents en ces termes : « L'enfant est un investissement. C’est lui qui  nous prendra en charge  dans notre vieillesse. Alors si dès le bas-âge, votre enfant devient une charge, quand vous serez vieux  qui vous prendra en charge. Il est donc temps de faire vacciner les enfants pour qu’ils ne soient pas un poids dans notre vieillesse ».

Un tableau sombre de la rougeole

Peu avant le bourgmestre  de la commune de Kalamu, Ferdinand Mbambi, qui  a appelé les parents à faire vacciner les enfants, Le médecin chef de zone de Boma, le Dr Kennedy Pholo, a dressé un tableau de la situation épidémiologique  de la rougeole dans le pays. Pour lui, c’est depuis le mois d’aout 2010 que le pays fait face à la résurgence de la rougeole. 

Cette situation, fait-il savoir, est due au non-respect du calendrier de mise en œuvre des campagnes de suivi suite à la faible mobilisation des ressources et à la faiblesse du système de vaccination. Pour lui, quoiqu'on ait mené les interventions jusqu’à ce jour, le pays continue à enregistrer des flambées de rougeole et ce, «  à cause du cumul des enfants non atteints par la vaccination de routine et les différentes campagnes ».  Conséquence : beaucoup d’enfants ne sont pas vaccinés et sont susceptibles d'avoir la rougeole dans les zones de santé touchées par les interventions. La résurgence des épidémies de rougeole dans la zone de santé de Boma, souligne-t-il, est imputable aux  parents qui ne font pas vacciner leurs enfants lors de la vaccination de routine et des campagnes. 

 Intervenant en sa qualité de partenaire, le Dr Mireille Meta de l’l’Unicef rappelle que la rougeole est citée parmi les maladies qui tuent l’enfant et la polio rend l’enfant invalide à vie. « Seul moyen d’éviter ces maladies demeure la vaccination »,  soutient-elle. D’où l’appel lancé aux parents de faire vacciner leurs enfants. Victime de la polio, Roger Nswanda,  travaillant à la RTNC Boma  comme journaliste sportif a, dans un témoignage touchant, appelé les parents à faire vacciner leurs enfants pour leur éviter  de  se retrouver dans la même situation que lui, c’est-à-dire marcher toute la vie avec des béquilles.