Bois bloqués à Matadi : des ONG proposent une vente au profit du Trésor

Jeudi 9 Octobre 2014 - 17:45

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Pour la Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois (CNCEIB), cette action serait la suite logique dans la procédure ouverte contre les criminels forestiers visant à décourager l’exploitation illégale des forêts congolaises.

La Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois (CNCEIB) recommande la vente au profit du Trésor public, des soixante et un containers de bois wenge bloqués au port de Matadi. Le secrétaire national de cette structure, Me Alphonse Longbango, cité par radiookapi.net, a encouragé, le 7 octobre, la justice congolaise à aller jusqu’au bout de la procédure ouverte contre les criminels forestiers et de leur infliger une sanction exemplaire de nature à décourager l’exploitation illégale des forêts congolaises. « La position actuelle de notre coalition est qu’il y a eu exploitation illégale. Une société qui a coupé dans la concession attribuée à une autre. Aujourd’hui, le procureur général décide de restituer ces bois à la société Tala Tina. Ces bois restent illégaux et doivent être vendus au profit de l’État congolais et des communautés locales », a-t-il déclaré sur les ondes de la radio onusienne.

Me Alphonse Longbango estime que la procédure de coupe de ce bois n’a pas été respectée. Tout doit donc, selon lui, revenir à l’État congolais. « Lorsqu’il y a des bois illégaux saisis, c’est l’État qui doit s’en occuper parce qu’il est le propriétaire des ressources naturelles du pays », a appuyé le juriste. Il est rappelé que le Parquet général de la République a affirmé que cette cargaison de bois a été illicitement exploitée par la société Terco, dans la concession de l’entreprise Tala Tina, au Bandundu. Après cette décision du parquet général de la République, qui a reconnu, fin septembre, à l’entreprise Tala Tina la propriété de cette cargaison, un blocage persiste quant à l’exécution de cette mesure.

Le représentant de cette société au Bas-Congo, qui dénonçait cette situation, avait accusé certaines autorités judiciaires et politiques de bloquer les décisions du procureur général de la République et du ministre en charge de l’Environnement.

En août dernier, la CNCEIB avait également accusé la société Terco, installée dans le territoire de Kwamouth au Bandundu, de vouloir exporter illégalement ces containers du bois wenge vers la Chine. Alors que cette entreprise se défend, de son côté, d’avoir utilisé les moyens frauduleux. Elle soutient que ce bois a été coupé en toute légalité. Alors que cette entreprise nie avoir utilisé les moyens frauduleux. Selon cette société, en effet, ce bois a été coupé en toute légalité. La cargaison querellée contient plus de cinq cent quatre-vingts grumes.

Soutenir le gouvernement dans l’application des lois

La CNCEIB entend, par ailleurs, soutenir les efforts du gouvernement dans l’application des lois sur la lutte contre la corruption. Cette détermination a été soulignée par le secrétaire national de cette organisation, Me Alphonse Longbango, au cours de la conférence de presse animée conjointement à Kinshasa avec le chef de programme foret au Fonds mondial pour la nature (WWF), Belmonde Tchoumba. La Coalition s’est, en effet, réjouie d’avoir été entendue et se félicite de l’implication des autorités du ministère de l’Environnement et de la justice pour que la force revienne à la loi, en ce qui concerne cette cargaison de bois wenge. La Coalition dénonce, par ailleurs, toutes les interférences dans l’application d’une décision de justice, appelant les uns et les autres à plus de responsabilité et à se soumettre à la décision du Procureur général de la République.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: chargement des grumes sur une remorque.