Burundi : les putschistes menacent de revenirMardi 7 Juillet 2015 - 14:51 Léonard Ngendakumana, l’un des auteurs du coup d’Etat manqué du mois de mai dernier a accordé le 6 juillet un entretien à une chaîne de télévision depuis le kenya, dans lequel il a affirmé être, avec d’autres généraux putschistes, derrière les récentes attaques au Burundi. Et qu’ils envisageaient toujours de chasser « par la force » le président Pierre Nkurunziza. « Toutes ces actions en cours dans le pays, nous sommes derrière, et nous allons les intensifier jusqu’à ce que M. Nkurunziza comprenne », a déclaré Léonard Ngendakumana, le bras-droit du chef des militaires putschistes Godefroid Niyombare. Au cours de cet entretien, le Général Léonard Ngendakumana a précisé également le lieu où se trouve le chef des putschistes, le Général Godefroid Niombaré, qui, d’après lui serait resté au pays pour continuer à « résister » et « se battre » sur place contre le régime. Le 14 mai dernier, profitant de l’absence du président Pierre Nkurunziza, qui se trouvait à Dar-Essalem en Tanzanie pour participer à un sommet sur le Burundi, un groupe de putschistes dirigé par le Général Godefroid Niombaré, avait tenté un coup d’Etat qui, malheureusement s’est soldé par un échec. Plusieurs personnes ont été tuées et d’autres arrêtées. Depuis lors, nous n'avions plus de nouvelles du leader des putschistes et le Burundi reste agité par le spectre de violences armées. La déclaration des putschistes intervient dans un contexte politique lourd de menaces pour le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, qui vient de récuser le médiateur de l’ONU, Abdoulaye Bathily. Ce dernier est accusé par le camp présidentiel d’avoir « manqué gravement au respect de la souveraineté du pays » dans la crise. Avant Abdoulaye Bathily, c’était l’opposition burundaise qui avait demandé et obtenu le départ de l’ancien médiateur de l’ONU Saïd Djinnit. Le 29 juin dernier, des élections législatives et communales ont été tenues au Burundi, mais la Mission électorale des Nations unies au Burundi (Menub), estime qu’elles ne se sont pas déroulées de manière favorable, mais plutôt « dans un environnement qui n’était pas propice à la tenue d’un scrutin libre, crédible et fédérateur ». La candidature de Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, à un troisième mandat est jugée par l’opposition anticonstitutionnelle et contraire à l’accord d’Arusha qui avait permis de mettre fin à la longue guerre civile burundaise (1993-2006), qui avait fait environ 300 000 morts. Le sort des militaires mutins ayant pris le maquis depuis l’échec de ce putsch contre Pierre Nkurunziza alimente depuis des semaines les rumeurs d’une possible attaque d’envergure. Selon des sources concordantes, plusieurs centaines de militaires putschistes sont encore dans la nature mais aussi en exil, comme plusieurs opposants notoires au pouvoir. Ces rumeurs, avaient même conduit une bonne partie de la population de Bujumbura à se réfugier en province ou à l’étranger avant les élections. Depuis le début de la crise, plus de 70 personnes sont mortes et plus de 140 000 Burundais ont fui dans les pays voisins tels que le Rwanda, la République démocratique du Congo et la Tanzanie. Yvette Reine Nzaba Notification:Non |