Burundi : l’UA entrevoie le déploiement de 5,000 soldats africains de maintien de la paix à BujumburaSamedi 19 Décembre 2015 - 15:15 Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) a donné son feu vert pour l’envoi d'une mission de 5000 hommes au Burundi pour tenter de mettre fin au risque d’une guerre civile. Bujumbura devrait jusqu’à mardi, donner son avis sinon le Conseil va utiliser son véto. La Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (MAPROBU), est le nom de la nouvelle force africaine de maintien de la paix dans ce paix en proie à la violence depuis la réélection du président Pierre Nkurunziza. D’après Addis-Abeba, le mandat de la mission est de six mois renouvelable, mais « il appartient au gouvernement du Burundi de confirmer dans les 96 heures suivant l'adoption de ce communiqué, qu'il accepte le déploiement de la MAPROBU et de coopérer avec l’organisation africaine ». L’institution panafricaine donne ainsi le droit d'intervenir dans un Etat membre dans de graves circonstances, à savoir: cas de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide. Selon certains analystes, Il est fort peu probable que Bujumbura donne son accord d’ici mardi, en vue d’un déploiement militaire sur leur sol. Dès lors, le pouvoir en place ne cesse de dénoncer l'ingérence de la communauté internationale dans la crise politique. Les troupes envoyées au Burundi proviendront de la Force est-africaine en attente, composante régionale de la Force africaine en attente (FAA), a précisé un responsable. Cette décision intervient une semaine après l'attaque, le 11 décembre, de trois camps militaires à Bujumbura et à l’intérieur du pays, des évènements les plus graves depuis le coup d’état manqué du mois de mai. L'ONU avait déjà indiqué, en novembre, étudier la possibilité d'envoyer des Casques bleus au Burundi si les violences s'amplifiaient et devenaient incontrôlables. Malgré un nouveau bain de sang à Bujumbura, et un pays qui s'enfonce davantage dans la guerre civile similaire aux treize années de crimes de masse qu’a connus le pays, le pouvoir en place donne l’image d'une apparente normalité. Les pays de la région notamment l’organisation des Etats est-africains, semble être impuissants devant la situation politique et sécuritaire du Burundi. Pourtant, l’Union européenne a réitéré la semaine dernière, à Bruxelles, son soutien en faveur de la relance de la médiation africaine conduite par le président ougandais Yoweri Museveni. « …Nous sommes en contact avec la direction de l’Union africaine pour faciliter le dialogue au Burundi mené par la région elle-même, et nous prévoyons aussi un support financier pour soutenir ce dialogue, afin qu’il commence immédiatement et c’est urgent; parce que nous devons mettre un terme à la violence », avait déclaré la Haute représentante pour la politique étrangère de l’UE, Federica Mogherini. Depuis le début des troubles au Burundi, plusieurs centaines de personnes ont été tuées et plus de 200.000 autres ont pu fuir le pays, selon les ONG humanitaires. Les violences quasi-quotidiennes attribuées à la police, aux partisans du pouvoir ou à ses adversaires, peuvent déboucher à une guerre civile similaire, à celle qu’avait connue le pays entre 1993 et 2006, à en croire la même source. Fiacre Kombo Notification:Non |