Cécile Kyenge attaque en justice

Lundi 13 Juillet 2015 - 14:16

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La justice s’est saisie d’un premier dossier pour incitation à la haine raciale. L’ancienne ministre de l’Intégration a engagé une action contre Forza Nuova.

Le procès qui s’est ouvert ce mois-ci à Macerata, dans la province italienne des Marches, en annonce sans doute d’autres. Critiquée par les partis d’extrême droite durant les neuf mois où elle était restée la titulaire du portefeuille de l’Intégration, Cécile Kyenge a décidé de réagir par les voies légales lorsque les critiques se sont muées en insultes, souvent racistes. L’Italo-congolaise, première femme noire dans un gouvernement italien, fut en effet la cible d’attaques pesantes dans lesquelles on ne distinguait plus, au fil des mois, la critique contre son action et les défoulements sexistes ou racistes.

C’était apparemment plus qu’elle ne pouvait en supporter. Aujourd’hui élue au Parlement européen, Cécile Kyenge Kashetu continue son combat contre les discriminations sur des bases raciales, mais reste respectueuse de la liberté d’expression. Elle a décidé de sévir et d’en appeler aux tribunaux pour débrouiller ce qui relève de l’un et de l’autre. Premier à passer à la barre, le mouvement extrémiste Forza Nuova. Et plus particulièrement son président Tommaso Golini. Il est accusé d’avoir barbouillé, en 2013, les murs du siège du PD, le parti (de gauche) de Mme Kyenge, des écrits qualifiés d’offensants par les juges.

« Kyenge retourne au Congo », avait écrit une main inamicale sur les murs de PD à Macerata, une main que la justice estime inamicale pour le moins. Et les soupçons des enquêteurs se sont portés sur Golini, à l’époque particulièrement virulent contre la ministre. Débrouiller le vrai du faux, attribuer la paternité de ces écrits à son auteur légitime, les évaluer en audiences contradictoires pour savoir s’ils sont racistes ou pas, prononcer les peines : c’est à cela que va s’employer le magistrat des audiences préliminaires de Macerata, le juge Enrico Zampetti. Cécile Kyenge s’est constituée partie civile, ainsi que des associations antiracistes. Prochaine audience le 24 novembre prochain.

 

 

Lucien Mpama

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