Centrafrique : L'Onu préconise des mesures contre les abus sexuelsSamedi 12 Septembre 2015 - 13:00 Après une visite de trois jours passés en République centrafricaine, le Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a animé une conférence de presse le 11 septembre à New York, pour faire le point sur les allégations d’abus sexuels impliquant des Casques bleus. « Depuis le déploiement, l’an dernier, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), 63 allégations de mauvaise conduite impliquant le personnel onusien ont été dénombrées », a déclaré Hervé Ladsous. Sur ces soixante et trois allégations, a-t-il ajouté, quinze ont trait à de possibles cas d’abus et d’exploitation sexuels, dont treize impliquent des Casques bleus. « Quinze cas, c’est définitivement 15 cas de trop, et j’ai eu une longue réunion sur la question avec le personnel en uniforme à Bangui. Je n'ai pas mâché mes mots », a-t-il expliqué, précisant que des enquêtes sont en cours dans la plupart de ces cas. Suite à neuf de ces allégations, a indiqué le Secrétaire général adjoint, l’ONU a annoncé aux États membres dont les soldats de la paix concernés sont leurs ressortissants, sa décision de suspendre les paiements aux États membres ; et dans un cas en particulier, a-t-il souligné, l’Organisation a ordonné le rapatriement de sept membres du personnel militaire de la Mission. S’agissant de l’une des dernières allégations d’abus sexuels à avoir fait surface, l’ONU a convoqué l’ambassadeur du pays contributeur de troupes impliquées, à savoir, la République démocratique du Congo (RDC). Il a fortement insisté pour que ce pays envoie en RCA une équipe d’enquêteurs congolais de façon à faire la lumière sur ces allégations. En outre, il a précisé que la RDC a répondu favorablement à cette demande et que l’Organisation attend désormais les conclusions de l’enquête. Hervé Ladsous a également annoncé que le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, se réunira, la semaine prochaine, avec les pays contributeurs de troupes afin de discuter des mesures à prendre en vue de lutter contre ce problème récurrent. « L’une des questions à l’ordre du jour est de savoir si nous pourrions nommer les pays concernés. Je ne parle pas de nommer pour humilier, car l’humiliation est quelque chose d’une autre nature, mais de nommer parce que les responsables doivent être connus », a indiqué le Secrétaire général adjoint, qui a remis à Ban Ki-moon une feuille de route contenant quarante propositions pour réduire les cas d’abus sexuels perpétrés par des soldats de maintien de la paix, et mettre fin à ce phénomène inacceptable. Yvette Reine Nzaba Notification:Non |