Cnuced : le rapport 2013 plaide pour la contribution du secteur privé au commerce intra-africain15-07-2013 16:00 Le rapport 2012-2013 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) relative au développement économique en Afrique, insiste sur la place prépondérante qu’il faut accorder au commerce intra-africain et son potentiel pour la création d’emplois, son attrait pour les investissements en vue de donner un nouvel élan à la croissance sur le continent Le rapport souligne les efforts des pays africains, depuis leurs accessions à l’indépendance, pour exploiter le potentiel commercial en vue du développement. Les chefs d’État africains se sont engagés en janvier dernier, à accélérer le processus d’intégration pour faire du continent une zone de libre échange. Si le rapport de la Cnuced insiste sur le commerce intra-africain comme une opportunité pour soutenir la croissance et le développement en Afrique, la maîtrise de ces opportunités nécessite un secteur privé fort et dynamique. Il appelle à la libéralisation du dynamisme du secteur privé et à l’adoption d’une approche de l’intégration fondée sur « le développement-régionalisme développementaliste ». La présentatrice du rapport, Bineswaree Aruna Bolaky, de la division Afrique, estime que l’accélération du commerce intra-africain dépendra beaucoup de la capacité des pays africains à promouvoir l’entreprenariat et à renforcer les capacités d’offre, à instituer un mécanisme crédible de dialogue entre l’État et les entreprises, et à créer des chaînes régionales de valeur. Le commerce africain représente encore une très faible part du commerce mondial. Le problème du potentiel inexploité du commerce intra-africain est particulièrement manifeste dans le secteur de l’agriculture, a-t-elle soutenu. En effet, si 50 à 60% des terres arables en friche se trouvent en Afrique subsaharienne, seulement 14,8% des importations agricoles africaines ont été effectuées sur le continent entre 2007 et 2011. D’après elle, plus de 50% des entreprises africaines, étudiées entre 2006 et 2010, ont désigné le caractère aléatoire de l’approvisionnement en électricité comme étant le principal obstacle à leur opération. Et le transport aurait été défini comme la principale difficulté par 27,8%. Le ministre mauricien des Affaires étrangères, Arvin Boolen, qui a procédé au lancement du rapport, a préconisé une libéralisation rapide du commerce, déplorant une lourdeur dans les avancées en vue de l’atteinte des objectifs fixés par les Leaders africains. Il a indiqué que la création d’une zone de libre échange d’ici 2017, passe par une convergence des différentes entités économiques régionales africaines. En revanche, il a déploré la lourdeur dans les avancées visant à atteindre l’engagement pris au niveau des chefs d’État. Il a indiqué que le problème se poserait au niveau de l’harmonisation des offres. L’objectif étant de « libéraliser 85% des tarifs sur une période de cinq ans », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant l’existence de différents niveaux de développement. « Nous aurions souhaité voir les grands pays africains, comme l’Afrique du Sud, ouvrir davantage leurs marchés à la région », a-t-il ajouté. Concernant la Communauté est-africaine (EAC), Arvin Boolell observe qu’elle dispose d’une union douanière, alors que la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et le Marché Commun de l'Afrique Orientale et Australe (Comesa) disposent d’un marché de libre échange. Il a plaidé pour une économie d’échelle. « Les regards sont tournés vers l’Afrique mais l’environnement nécessaire doit être créé pour attirer l’investissement et permettre l’émergence d’un secteur privé africain solide », a-t-il conclu.
Noël Ndong Noel Ndong |