Congo-France : Yamina Benguigui rend hommage aux enseignants de la langue françaiseSamedi 30 Novembre 2013 - 19:00 En séjour de travail en République du Congo, la ministre française déléguée, chargée à la Francophonie, Yamina Benguigui, a échangé avec les élèves enseignants et le recteur de l’université Marien-Ngouabi, le Pr Armand Mouyikoua, sur l’action de la France au Congo. L’échange s’est déroulé en présence du ministre de l’Enseignement supérieur, Georges Moyen, à la Grande Bibliothèque universitaire « Je veux donc rendre hommage, à travers vous, à tous les enseignants congolais qui font vivre l’idéal des pères fondateurs de la pédagogie, qui, comme le disait Rousseau, consiste avant tout à "former des hommes" . Vous avez choisi d’utiliser le français comme véhicule privilégié de cette formation humaniste. La France est au côté des nations africaines pour soutenir la francophonie à travers la formation des enseignants », a-t-elle déclaré, en indiquant qu’il existait des gisements formidables d’expérience parmi le million de professeurs de français qui peuple l’espace francophone. Lancement du programme « 100 000 professeurs pour l’Afrique » en mars 2014 Yamina Benguigui a également annoncé que le président de la République française, François Hollande, accorde une attention particulière à ce programme « 100 000 professeurs pour l’Afrique » et a souhaité lancer officiellement le programme à l’Élysée le 20 mars prochain à l’occasion de la Journée de la francophonie. Elle a, par ailleurs, confirmé que le Congo-Brazzaville avait été choisi pour être une des clés de voûte du plan de relance du français en Afrique à travers ce programme. Le volet congolais de ce programme sera lancé par elle-même en 2014. Ce programme met, a-t-elle ajouté, le numérique et la formation à distance au cœur du dispositif de formation : « Formés en France et en Afrique, des tuteurs transmettront à tous les professeurs de français les savoirs acquis dans les centres de formations initiales et continues. L’espace francophone est un espace de mobilité pour les idées et les connaissances ; il n’y a pas de plus noble vocation professionnelle. » La ministre française à la Francophonie a aussi rappelé les trois composantes de ce programme. Il s’agit de l’audit du système éducatif congolais dans le but d’identifier les besoins, les réponses aux besoins exprimés par une formation et le partage d’expérience Sud-Sud. Des audits permettront, a expliqué la ministre française, à des experts congolais et francophones de poser un regard commun sur l’amélioration des ressources pédagogiques et de définir de nouveaux outils de formation à distance. « Des tuteurs formés au Centre international d’études pédagogiques de Sèvres serviront de point d’appui à l’utilisation de ces outils. L’Institut français mettra en place le réseau « VIZAMONDE » qui permet aux enseignants de communiquer librement entre eux et d’échanger les meilleurs pratiques pédagogiques. » « C’est à l’école que se joue tous les jours ce défi » Selon elle, les célébrations de l’Année de l’éducation au Congo est une belle occasion de travailler ensemble à la réussite du défi francophone que les démographes annoncent : en 2050, c’est 8oo millions de locuteurs de français dont 80 % situés en Afrique qui pourraient peupler l’espace francophone. Pour que cette promesse se réalise, a-t-elle poursuivi, il faut veiller au quotidien à la transmission de la langue commune (française) aux plus jeunes générations. « C’est à l’école que se joue tous les jours ce défi. Vous êtes donc, en tant que professeurs les gardiens de la qualité du français transmis aux plus jeunes et au Congo, votre université possède ce rôle de pépinière de formation des futurs enseignants. Vous êtes donc en première ligne pour accompagner la formation de ceux qui ont choisi ce qui est au départ une vocation mêlant générosité dans la diffusion des connaissances et confiance en son prochain : mettre en réseau ces enseignants du monde entier », a-t-elle fait entendre. Yamina Benguigui a enfin rappelé que depuis dix ans la France avait investi 750 millions d'euros pour la construction d’écoles et la formation d’enseignants en Afrique et a fourni un effort supplémentaire en engageant plus de 140 millions d’euros en Afrique pour la francophonie cette année. Parfait Wilfried Douniama |