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Coopération

Jeudi 5 Février 2015 - 20:14

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Rien, au fond, n’illustre mieux le basculement de la France vers l’Afrique que le déjeuner qui s’est déroulé hier à Jouy-en-Josas, dans la banlieue parisienne, au siège de la très célèbre École des Hautes Études Commerciales (HEC). Réunissant autour du ministre Gilbert Ondongo les responsables Afrique de cette institution et diverses personnalités, dont le Président délégué du Conseil français des investisseurs en Afrique, cette rencontre a, en effet, permis de mesurer le réveil des décideurs face aux réalités du monde en pleine émergence qui nous entoure.

Ce qui a été débattu pendant près de trois heures n’est pas autre chose que la mise en œuvre d’une politique de coopération économique et financière débarrassée des poncifs, des idées toutes faites, des a priori qui n’ont cessé de polluer, au cours des deux ou trois dernières décennies, les relations de confiance existant jusqu’alors entre l’Afrique et la France. Avec cette conclusion, non formulée explicitement mais évidente à nos yeux, selon laquelle la France ne sortira de la crise dans laquelle elle se débat aujourd’hui qu’en renouant avec ses partenaires africains les liens  qu’elle a laissé, consciemment ou inconsciemment, se distendre au fil du temps.

L’erreur que les entreprises françaises, fortement influencées sans doute par l’image déformée du continent que projettent continument les grands médias de l’Hexagone, ont commise, ces dernières années, a été de ne pas comprendre que les peuples africains, débarrassés du carcan colonial qui les maintenait dans le sous-développement, ont pris en main leur destin. Déconcertées, comme les responsables politiques français, par des modes de vie et des schémas économiques qu’elles ne comprenaient pas, ces entreprises ont délaissé les marchés qui leur étaient acquis et cela  pour le plus grand bonheur des puissances émergentes comme la Chine et l’Inde qui se sont précipitées sur ce nouvel eldorado sans prétendre pour autant imposer leur mode de vie aux peuples africains.

Le réveil auquel nous assistons aujourd’hui montre que les investisseurs français prennent enfin conscience des erreurs qu’ils ont commises dans le passé. Mais il ne produira des effets concrets que si leurs entreprises respectent leurs interlocuteurs et mettent leur compétence, leur savoir-faire au service du développement de cette partie du continent.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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