Coopération : l’Asadho plaide pour la cessation des expulsions massives des Rd-congolais du Congo/BrazzavilleJeudi 24 Avril 2014 - 20:30 L’ONG a souligné l’indignation que ces reconduites à la frontière ont suscitée au sein de l’opinion publique en RDC. La Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV) a marqué son indignation et se dit vivement préoccupée par « la poursuite des expulsions massives, opérées dans les conditions infrahumaines, des centaines des ressortissants de la RDC du Congo/Brazzaville malgré les négociations entamées par Kinshasa et Brazzaville ». C’était dans un communiqué publié le 23 avril. Citant des informations qui lui sont parvenues, cette ONG a dénoncé des traitements cruels, inhumains ou dégradants qui auraient même occasionné mort d’hommes et des blessés. Pour la VSV, en effet, il conviendrait, en outre, de relever que les expulsions du 22 avril « ont été accompagnées de viols, extorsions des biens et brimades infligés aux victimes, ayant causé des traumatismes et préjudices graves à ces dernières ». Des témoignages des victimes évoqués par l’ONG ont également noté que certains ressortissants de la RDC, bien qu’en possession des titres de séjour régulier à Brazzaville, «n’ont pas été épargnés de mauvais traitements au cours des expulsions». Alors que, a poursuivi l’association, les autorités brazzavilloises ont déclaré que cette action qui s’inscrivait dans le cadre de l’opération dénommée « Mbata ya bakolo » visait essentiellement des étrangers en séjour irrégulier qui semaient l’insécurité dans la ville de Brazzaville et dans certains quartiers. Relations de bon voisinage et de fraternité La VSV reconnaît à la République du Congo le droit d’expulser de son territoire tout étranger en séjour irrégulier ou pour des raisons sécuritaires. Cependant, l’ONG craint que ces multiples expulsions « menées au mépris du respect des droits humains, en général et de la dignité humaine, en particulier », compromettent les relations de bon voisinage et de fraternité ainsi que les liens de consanguinité existant entre les peuples des deux pays. Tout en fustigeant avec véhémence les atrocités dont les ressortissants de la RDC sont victimes dans ce processus, la VSV exige à la RDC, la mise en place des mécanismes efficients pour mettre fin à ces expulsions, la prise en charge effective et l’encadrement de toutes les victimes ainsi que la mise en œuvre des mesures sécuritaires et humanitaires d’encadrement aux frontières de deux États. Cette ONG a, par ailleurs, exhorté les autorités du Congo/Brazzaville à «cesser immédiatement et sans délai toutes expulsions des ressortissants de la RDC, ainsi qu’au respect de la dignité inhérente à la personne humaine et des instruments juridiques régionaux et internationaux en matière des droits humains ». La VSV les a également appelées au respect de la Convention signée à Luanda, en décembre 1999, relative à la libre circulation des personnes et des biens ainsi qu’au respect des mesures sécuritaires prises à l’issue des échanges entre la délégation de la RDC et les autorités brazzavilloises pour mettre fin à ces expulsions barbares. L’opinion publique de la RDC indignée Partout, à travers Kinshasa, des voix s’élèvent pour dénoncer la manière dont ces expulsions sont pratiquées et ses conséquences sur les victimes. D’aucuns pensent même que les autorités de la RDC devraient faire usage du principe de la réciprocité alors que d’autres continuent à conseiller un dialogue, soulignant les bons rapports qui ont toujours régné entre les deux pays. Mais d’un côté ou de l’autre, tous, ils pensent que c’est la façon dont ces expulsés sont traités qui choque le plus. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : Débarquement des passagers d'un des navires faisant le trafic entre Kinshasa et Brazzaville |