Coopération : l’UE dresse le bilan des 60 ans du partenariat avec le Congo

L’échange entre l’Union européenne et la presse congolaise a été l'occasion de faire un bref aperçu du parcours historique sur la construction du partenariat UE-Congo qui remonte à 1963, ensuite, sur les différents projets phares déjà réalisés et sur la base desquelles les deux parties pourront projeter dans l’avenir.

L’ambassadeur de l’UE, Giacomo Durazzo, a expliqué la manière dont le partenariat UE-Congo s’est développé au fil des 60 ans : partant de la création du Fonds européen de développement (FED) lancé en 1959, dans le cadre du traité de Rome de 1957, en passant par les conventions de Yaoundé I et II ayant permis au Congo d’intégrer le mécanisme du FED, jusqu’aux conventions de Lomé de 1975 à 2000, qui ont permis le renouvellement du partenariat entre les pays ACP-UE, etc.

Parmi les projets qui ont marqué ce partenariat, il a cité, entre autres, la construction de la route nationale n°1 en 2010 ; l’aménagement des infrastructures au port autonome de Pointe-Noire ; le programme d’appui à la navigabilité du fleuve Congo et le projet d’appui à la diversification de l’économie.

« A côté de ces projets historiques, la coopération continue avec de nombreux autres en cours, comme le programme ville résiliente, le programme d’appui pour le port de Pointe-Noire, les questions de gouvernance forestière, etc. », a précisé l’ambassadeur de l’UE. En outre, tous ces programmes, a-t-il fait savoir, sont financés sous forme de don, à l’exception de ceux financés par la Banque mondiale.

De nombreux défis à relever

Lors des échanges, les journalistes ont été largement édifiés sur la suspension des travaux des projets phares comme celui de la construction de la route Kinkala-Mindouli, dans le département du Pool, et celui de la corniche.

« Compte tenu de la situation financière, l’Etat congolais n’a pas pu faire face à ses engagements. L’Union européenne a donné sa contribution. Malheureusement, le Congo n’a pas donné la sienne. Le résultat est que la route n’est pas terminée. C’est un échec, il faut l’avouer. Mais du côté de l’UE, nous considérons que ce projet est interrompu », a fait savoir Giacomo Durazzo.

Répondant à la question sur la poursuite des travaux de la route de la corniche, l’ambassadeur de France, François Barateau, a expliqué que « ce qui devrait être fait a été fait. Il y a des échanges avec les autorités congolaises qui aimeraient bien que les travaux se poursuivent, mais il faut être réaliste. Pour l’instant, nous sommes à l’étape d’échange des idées ».

De son côté, l’ambassadeur d’Italie, Luigi Diodati, s’est dit satisfait du partenariat avec le Congo, marqué par de nombreuses réalisations, notamment la Centrale électrique du Congo, basée à Pointe-Noire, fruit de la coopération entre le gouvernement congolais et la société Eni. Sans oublier la mise en place d’un programme agricole qui permettra de disposer de la matière première, des plantes qui seront transformées en énergie; la signature d’un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo et plusieurs autres réalisations.

L’ambassadeur de l’Allemagne, Wolfgang Klapper, et le chargé d’affaires du Royaume de Belgique, Jean Pierre Charlier, ont également évoqué, tour à tour, les différents domaines de coopération avec le Congo. Le diplomate allemand a mentionné les accords de jumelage entre les villes de Dresde et de Brazzaville, et le chargé d’affaires a parlé de la coopération dans le domaine commercial.

Les sujets portant sur les conditions d’octroi du visa français, les bourses d’études, la formation des journalistes dans des pays comme la Belgique, l’Italie, l’Allemagne ont été largement évoquées.

Les relations entre l’UE et le Congo se heurtent à de sérieux défis. Les négociations entre les deux partenaires doivent à présent intégrer de nouveaux paramètres.