Côte d'Ivoire : le président Ouattara remercie l’Italie sur l’immigration

C’est surtout la réussite de la Côte d’Ivoire en matière agricole, et donc de sécurité alimentaire, que les officiels de ce pays sont venus promouvoir à l’Exposition universelle de Milan. Il est vrai que le palmarès de ce poumon économique d’Afrique de l’Ouest ne se trouve pas de véritable concurrent sur le continent : premier producteur mondial de cacao, deuxième producteur mondial de noix de cajou, un des leaders dans l'huile de palme et l’ananas, la Côte d’Ivoire produit aussi une variété réputée d’ignames et … du caoutchouc. Elle a même depuis peu des ambitions de géant aussi dans le riz.

Venu à Milan, le président Alassane Ouattara était le représentant d’un tel tableau agricole élogieux mardi. Car la Côte d’Ivoire est peut-être l’un des rares pays africains à avoir misé sur l’agriculture et à s’être donné les moyens d’en faire un atout économique plus que théorique. « Nous avons investi 2000 milliards de francs CFA, pour faire décoller notre production agricole de 33% entre 2012 et 1015, passant de 12 millions de tonnes en 2011 à 16 millions en 2014. Notre production de riz à triplé et l’année prochaine nous serons peut-être auto-suffisants dans cette denrée », a dit le président.

Mais, naturellement, ces progrès en agriculture sont aussi l’interface d’une situation politique intérieure en voie d’apaisement, a affirmé le président Ouattara qui est candidat à sa propre succession à la présidentielle du 25 octobre prochain. Une échéance qui s’annonce de tous les risques pour certains observateurs. Le président se veut rassurant: « J’invite les jeunes à revenir en Côte d’Ivoire. Nous avons créé un million de postes de travail et nous continuons d’en créer d’autres. Et puis, a-t-il ajouté dans l’éclat de rire général, j’ai pu constater qu’ici à Milan, il fait plus chaud qu’en Côte d’Ivoire ! »

Entre 2002 et 2011, la Côte d’Ivoire a connu une succession de crises politiques et de tensions, qui ont culminé en guerre ouverte autour de la contestation du processus électoral et de ses résultats entre 2010 et 2011. Des milliers de jeunes Ivoiriens avaient dû fuir dans les pays voisins et en Europe, surtout en Italie. Aussi, tout en incitant les réfugiés à revenir, le président ivoirien a-t-il inclu un volet immigration dans son discours de mardi à Milan. Tout en reconnaissant que les thèmes inscrits à l’Expo, à savoir : « Nourrir la planète, énergie pour la vie » étaient vitaux pour un pays comme le sien et même pour toute l’Afrique, M. Ouattara n’a pu manquer de faire allusion à l’actualité brûlante du moment en Italie, autour des flux migratoires continus vers la péninsule.

« Merci Italie, pour ce que vous faites sur le thème de l’immigration. Merci non seulement pour le déroulement de l’Exposition universelle, mais aussi pour le courage du gouvernement italien pour le sauvetage et l’accueil de ceux qui cherchent à atteindre vos côtes ». Des paroles qui sont tombées dans les oreilles d’un public, italien et étranger, conquis. Chacune de ses paroles était interrompue par les vivats d’une nombreuse communauté ivoirienne scandant : « Ado ! Ado » (Alassane Dramane Ouattara), « l’homme de la paix ! ».