Couleurs de chez nous : la Congolaise (1)

Jeudi 27 Juin 2019 - 21:52

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Ceci renvoie à l’hymne de la République du Congo. Mais la Congolaise, c’est aussi et avant tout cette femme originaire de ce pays et qui en hérite la nationalité. La Congolaise se distingue des femmes d’autres pays par sa culture, son mode de vie et les valeurs qu’elle incarne. Pourtant, entre les Congolaises, des différences existent sur bien d’aspects. Surtout, entre les générations. Voici, pour ce faire, le premier portrait de la Congolaise d’hier. Celle qui, aujourd’hui, a intégré la catégorie des septuagénaires ou plus.

C’est cette femme soumise et au service de son époux, de ses enfants et des parents du même époux. C’est aussi cette femme qui accepte, volontiers, de partager le toit avec une autre femme. Pas que le toit ! L’homme d’abord. C’est cette femme qui a accueilli dans son ménage les cadets, cadettes, neveux et nièces de son époux en les élevant comme ses propres enfants. Sans compter l’attention qu’elle avait pour les parents du mari.

Chez cette Congolaise, le courage rivalisait avec cette vertu de ramener au foyer les enfants que l’époux aura faits dans la « rue » avec une autre femme. C’est ce même souci qu’elle avait pour sa progéniture qui l’obligeait à supporter certaines humiliations que son mari lui faisait subir. Plutôt que de se replier dans sa propre famille quand son époux décidait de la congédier, cette Congolaise allait se réfugier chez le grand-frère ou la grande-sœur du mari. Le temps qu’une médiation soit engagée pour ramener l’homme à la raison.

C’est encore cette femme qui entamait sa maternité à quatorze, quinze ou seize ans selon les cas et la clôturait avant les trente-deux ans avec, à son actif, une dizaine d’enfants dont les écarts entre les naissances oscillaient entre une année et deux.

Dans le même registre, on leur donnerait la palme comme ce fut le cas de Pénélope qui s’était consacrée à tisser sa toile durant les vingt ans d’absence d’Ulysse, son époux.  En effet, certaines Congolaises dont il est question ici n’avaient jamais multiplié des expériences sexuelles, se contentant, toute leur vie, du seul homme qui mit fin à leur virginité. Sinon, c’est une vie vouée à deux, voire trois hommes et pour des raisons bien évidentes. Parce que venant d’une contrée lointaine, elle ne pouvait y repartir malgré le décès du mari en laissant les enfants. C’est ainsi qu’elle se voyait imposer un mari dans la famille du défunt.

C’est cette attitude de Pénélope que cette Congolaise, aujourd’hui octogénaire ou nonagénaire, a léguée à celle née à partir des années 1960 qui, à son tour, savait attendre, avec patience et passion, son étudiant d’amant parti pour les études en Europe ou en ex-URSS. C’est l’autre Congolaise à découvrir.  

Van Francis Ntaloubi

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