Couverture maladie universelle : la BM et le Fonds mondial engagent 24 milliards de dollarsLundi 29 Août 2016 - 14:00 Pour aider les pays à accélérer les progrès vers une Couverture maladie universelle (CMU), les deux institutions se sont engagés à investir 24 milliards de dollars en Afrique au cours des trois prochaines années. Cette volonté a été affirmée le 26 août à Nairobi au Kenya, en prélude à la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad VI). Des chefs d’État africains et des partenaires se sont mobilisés autour de plans visant à assurer une couverture maladie universelle dans l’optique d’atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030. « Les pays africains peuvent devenir plus compétitifs dans l’économie mondiale en réalisant plusieurs investissements stratégiques, à commencer par l’investissement dans le capital humain, leur ressource la plus précieuse », a déclaré Jim Yong Kim, président du Groupe Banque mondiale. L’engagement du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme souvent appelé « Fonds mondial », qui se chiffre à 9 milliards de dollars pour la période 2017-2019, sera réparti comme suit : 6 milliards de dollars d’investissements dans des programmes de traitement et de prévention du VIH-Sida, de la tuberculose et du paludisme ; et 3 milliards de dollars d’investissements dans les systèmes de santé, notamment dans le renforcement des systèmes de passation des marchés et les chaînes d’approvisionnement, l’amélioration de la qualité et des systèmes de gestion des données, et le renforcement des ressources humaines dédiées à la santé. Cet engagement se fonde sur une enveloppe hypothétique de 13 milliards de dollars à l’issue de la reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui sera lancée en septembre prochain. « Il est indispensable de combattre et de prévenir le VIH, la tuberculose et le paludisme pour alléger le fardeau qu’ils font peser sur les systèmes de santé, mais pour accélérer la réalisation de la couverture maladie universelle et des ODD liés à la santé. Nous investissons également dans la mise en place de systèmes de santé résilients et viables », a indiqué Mark Dybul, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Bien que des données factuelles montrent clairement que l’investissement dans la santé est une démarche payante pour les pays, le financement et la prestation de soins de santé demeurent un défi. « En 2014, les pays africains ont consacré à la santé environ 126 millions de dollars de ressources intérieures, et selon les estimations de l’OMS, il est possible de mobiliser un surcroît de 65 à 115 milliards de dollars de ces ressources sur les dix prochaines années », a révélé Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avant de poursuivre : « L’OMS travaille avec les pays en Afrique pour dégager ces fonds et les aider à formuler des politiques qui permettront de les utiliser à bon escient. » Au cours des cinq prochaines années, le Groupe Banque mondiale devrait contribuer à hauteur de 15 milliards de dollars à travers ses guichets de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et de l’Association internationale de développement au titre du financement d’investissements indispensables à la CMU. Ce financement contribuera au développement de la petite enfance, à la préparation aux pandémies, au ciblage des couches pauvres, à la préparation et les ripostes aux crises, et à la mobilisation du secteur privé. En vue de promouvoir la CMU en Afrique, le gouvernement japonais prêtera son soutien à l’élaboration du rapport annuel de la Banque mondiale et de l’OMS sur le suivi des progrès accomplis vers la CMU en Afrique. « Lors du sommet du G7 tenu à Ise-Shima en mai, gardant à l’esprit cette TICAD, j’ai pris l’initiative de mener le débat sur le renforcement de l’architecture de la santé mondiale, qui permettra de rendre plus efficaces les ripostes aux urgences de santé publique, et sur la promotion de la CMU, qui contribuera également à la préparation aux crises », rappelle Shinzo Abe, Premier ministre du Japon. Un dispositif mondial innovant de financement à décaissement rapide destiné à protéger la planète contre les pandémies mortelles a été lancé. Il permettra de créer le tout premier marché de l’assurance contre les risques de pandémie. Le mécanisme favorisera par ailleurs l’accroissement des investissements mondiaux et nationaux dans la préparation d’épidémies futures et dans le renforcement des systèmes de santé nationaux. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |