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Crise économique, tensions politiquesSamedi 3 Janvier 2015 - 11:15 Il se pourrait que 2015, que nous saluons avec admiration, comme d'habitude d'ailleurs à l'avènement du Nouvel an, ne se révèle, au bout du compte, pas très différente de sa consœur qui vient de tirer sa révérence. Qui a été de bout en bout une année traversée par tant de calamités liées aux conflits armés. Ne parlons pas de la fièvre hémorragique à virus Ébola, dévoreuse de nombreuses vies et aussi pernicieuse que la guerre civile. On serait en effet tenté de considérer que la crise économique, en cours depuis 2008, dont les grandes économies du monde, notamment européennes, sont les plus éprouvées, ne soit pas résorbée les douze prochains mois. Le chômage et le désespoir vont encore pousser des centaines de jeunes du Vieux continent vers le djihad en Syrie et en Irak. Il se pourrait aussi que les tensions politiques qui affectent plusieurs régions du monde s'enracinent. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Cette lecture des événements est-elle par trop pessimiste ? Peut-être. Mais comment créer le miracle là où les ingrédients pour le faire manquent cruellement d’assembleurs ? Car à propos d’économie, les signaux d'alarme donnés à la fin de l'année dernière par la chute des cours du pétrole pourront avoir des effets multiplicateurs sur la récession. Dans les pays où l’or noir est la mère nourricière par excellence - et ils sont nombreux sur les cinq continents-, les discours officiels se modèrent déjà, dans le but d’accompagner le choc prévisible. Il restera à en mesurer l'écho auprès de ceux à qui ils s'adressent, à savoir les travailleurs et les populations. En attendant une hypothétique décision de l’OPEP, destinée à réduire la production et faire remonter le prix du baril, le tact devra être de mise dans la manière de communiquer des pouvoirs publics. Que dire de l'autre volet de l'actualité énuméré plus haut ? En 2014, les tensions politiques ont nourri de leurs violences les rapports d’État à État, mais aussi ceux entre les États et des groupuscules insaisissables. Songeons à la situation entre la Russie, d’une part, l’Ukraine, les États-Unis et l’Europe d’autre part. Va-t-elle s’apaiser cette année ? On ne saurait le dire avec certitude alors même que les peuples des pays concernés ne demandent pas mieux. Songeons, en second lieu, à la vague terroriste désormais au cœur de toutes les préoccupations. Les pays font face à des forces obscures déterminées et dotées de puissants moyens de pression. Au Nigeria, il ne se passe pas un jour sans que la secte Boko Haram n’enlève ou ne tue des civils et des militaires ; elle étend désormais son influence au Cameroun qu’elle soumet à rude épreuve. Même chose pour le Mali, toujours confronté aux djihadistes dont on croyait la capacité de nuisance réduite par l’intervention française. En Irak et en Syrie, contre les hommes de l’État islamique, la coalition occidentale tente, autant que faire se peut, de s’opposer avec tous les moyens dont elle dispose. Certains observateurs pensent que le conflit sera de longue durée et qualifient de contre-productive la stratégie qui consiste à attaquer les terroristes par les seules frappes aériennes sans le déploiement d’unités combattantes sur le terrain. Devant ce chaos, une question reste pendante : pourquoi ne pas mutualiser les efforts au niveau des États et des sous-ensembles régionaux pour traiter au plus près les crises liées au terrorisme ? La méthode du chacun pour soi, qui paraît la seule en vigueur aujourd’hui, a montré ses limites. Il s’entend que le Nigeria ne pourrait pas seul venir à bout de Boko Haram et, on le pressent, les États-Unis et la France mettront longtemps pour sortir victorieux du conflit contre l’organisation État islamique. Le monde est livré à lui-même, et quand bien même chacun l’invoquerait comme pour continuer à vivre, Dieu ne s’en occupe plus. Gankama N"Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) |