Croissance mondiale : le FMI non optimiste sur l’impact bénéfique de la chute des prix du pétrole

Vendredi 16 Janvier 2015 - 11:45

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En décembre dernier, le Fonds monétaire international par le truchement de sa directrice, Christine Lagarde, soulignait lors d’une table ronde à Washington, aux États-Unis, que la baisse des prix du pétrole confère des avantages certains à l’économie mondiale. Aujourd’hui l’institution financière n’est plus optimiste sur ce point.

« Des cours du pétrole plus bas et une reprise plus forte aux Etats-Unis devraient-ils nous rendre plus optimistes quant à l’évolution de l’économie mondiale? », s’est interrogée  la directrice du FMI. « La réponse est le plus probablement non. », a répondu Christine Lagarde dont l’institution présentera  mardi ses prévisions actualisées sur la croissance mondiale.

L’effondrement des cours du pétrole et la vigueur de l’économie américaine ne suffiront probablement pas à améliorer les perspectives de croissance de l’économie mondiale cette année, a-t-elle ajouté.

En attendant de connaître les prévisions actualisées sur la croissance mondiale, le FMI estime que la baisse du prix du pétrole va certes profiter aux consommateurs dans la plupart des régions du monde. Pour ce qui concerne les États-Unis, l’on espère qu’ils seront probablement la seule grande puissance économique à résister à la faiblesse de l’investissement et de la consommation. Quant à la zone euro et au Japon, la directrice du FMI pense qu’ils risquaient une période prolongée de croissance faible et d’inflation dangereusement basse. Le spectre de la déflation reste une menace pour l’Europe, a-t-elle averti. Dans le même temps, le FMI s’attend à un ralentissement de la croissance des économies émergentes, à commencer par la Chine.

Pour Christine Lagarde, au-delà de son effet stimulateur sur la consommation, la chute des cours du pétrole représente surtout pour les gouvernements une « occasion en or » de réduire les subventions sur l’énergie et de consacrer les dépenses publiques à la lutte contre la pauvreté.

En début décembre, la directrice du FMI qui était satisfaite de la chute des prix du pétrole annonçait qu’« il y aura des gagnants et des perdants mais, sur une base nette, c’est une bonne nouvelle pour l’économie mondiale ». Elle avait fait remarquer en passant que certains pays, organisations ou personnalités s’inquiètent des effets déflationnistes de la baisse des cours du pétrole alors que d’autres y voient un coup de pouce pour la croissance mondiale.

D’après l’institution financière internationale, la Russie sera au nombre des perdants. L’économie russe est en effet déjà très atteinte par les sanctions infligées par les pays occidentaux en réaction à l’annexion de la Crimée. Elle appuyait ses analyses sur les pertes subies par la monnaie russe à l’époque, notamment de l’ordre de près de 15% en une semaine face au dollar américain, portant ainsi son repli à environ 37,7% depuis le début de l’année dernière.

À l’instar de la directrice du FMI, Olivier Blanchard et Rabah Arezki de la même institution évoquaient l’impact bénéfique de la chute des prix du pétrole sur l’économie mondiale. Aujourd’hui, le FMI n’est plus aussi optimiste.

Nestor N'Gampoula