Cyclisme : première participation des femmes au championnat national

Les hommes ne régneront plus en maîtres dans l’histoire du cyclisme congolais : la Fédération congolaise de cyclisme (Fécocy) a ouvert les portes du championnat national aux femmes. Une promesse qui figurait dans son programme d’activités de 2014. « L’une des innovations que nous voulons apporter est de donner la possibilité aux femmes de prouver de quoi elles sont capables dans cette discipline », avait déclaré le président de la Fécocy, Simon René Bokoko Iloy, plusieurs mois avant la tenue du championnat national.

Une manière pour la fédération d’habituer le public sportif congolais à voir les femmes s’imposer en cyclisme. Jusque-là, en effet, les femmes étaient présentes dans d’autres disciplines sportives pourtant réputées plus difficiles que le cyclisme. En l’occurrence : le judo, le karaté, le taekwondo, la boxe des pharaons rénovée, pour les arts martiaux en tant que sports individuels ; le handball, le football, le volleyball, le basketball, pour les sports collectifs. Parmi ces disciplines, c’est le handball qui compte le plus de femmes. Le nzango fait exception puisqu’il n’est pratiqué que par les femmes.

Pour l’édition 2014 du Championnat national de cyclisme, les femmes sont venues de Brazzaville outre celles qui ont défendu valablement les couleurs du département de la Bouenza. Il s’agit notamment de Belvanie Nzala Kanda, de Romanie Bidiengono, de Prisca Bahatimina… Ces dernières sont athlètes du club MJ Chérif de Nkayi, chef-lieu de la Bouenza. Elles ont parcouru près d’une vingtaine de kilomètres en circuit fermé : boulevard Alfred Raoul-Immeubles des Italiens-parc zoologique-boulevard Alfred-Raoul. Les spécialités dans lesquelles elles se sont mesurées sont la course contre la montre et la course en ligne. Pendant les épreuves, quelques femmes ont jeté l’éponge avant la fin, complètement épuisées faute de compétitions dans les jambes. D’autres, par contre, ont tenu jusqu’au bout.

Les résultats

Amira Samba, du département de Brazzaville, s’est imposée sur la première marche du podium chez les juniors dames. Elle a réalisé un chrono de 2h02’ à la course en ligne sur une distance de 59,4 km, soit 19 tours du circuit. Romanie Badiengono, du club MJ Cherif de Nkayi, est arrivée en deuxième position avec un chrono de 2h03’43’’. Prisca Bahatimina, de la même localité, s’est contentée de la troisième place. Sur les six femmes ayant pris le départ, trois seulement ont pu terminer le trajet.

Chez les hommes, Mikembo a remporté la médaille d’or dans la catégorie junior avec un chrono de 2h19’49’’. Alors que chez les seniors, Ntsoukina Mboko a parcouru le trajet en 2h43’40’’.

Ce que les filles ont dit de la compétition…

 À l’issue de cette première participation au Championnat national de cyclisme, les athlètes dames ont exprimé leur joie d’être enfin prises en compte. « Je suis très contente d’avoir remporté le titre. […] Notre souhait est de voir la fédération continuer dans cet élan d’impulser les femmes dans cette discipline », a indiqué Amira Samba.  Sa dauphine de Nkayi, Romanie Badiengono, s’est dite satisfaite d’occuper la deuxième place. Une performance qui prouve qu’à l’intérieur du pays, les athlètes ne dorment pas, mais travaillent d’arrache-pied, selon elle. La compétition devrait continuer à réserver une place de choix aux femmes et leur nombre s’accroître.

Finalement, la Fécocy peut compter sur les femmes pour glaner les médailles dans les compétitions qui pointent à l’horizon, les Jeux africains en premier lieu. Avant cette compétition continentale, les cyclistes congolais sont attendus au championnat d’Afrique en octobre en Égypte. Ils participeront également au Grand Prix Chantal-Biya au Cameroun. Le public sportif national espère donc que les femmes seront de la partie non pas pour jouer les figurantes, mais pour montrer qu’elles ont le talent de réaliser des performances qui jusque-là étaient l’apanage des hommes.