Défis énergétiques : des pays développent des partenariats bilatérauxLundi 28 Août 2023 - 17:09 La sécurité énergétique préoccupe des Etats, organisations ou régions. L’Union européenne, le Japon, la Russie, la Chine, pour ne citer que ces exemples, multiplient des initiatives au plan national mais aussi auprès des pays producteurs de pétrole pour y faire face. Une préoccupation qui va permettre au Royaume-Uni d’accueillir au printemps 2024 une réunion internationale dans le but d’éviter les crises comme celles causées par la crise russo-ukrainienne en 2022 ou le choc pétrolier dans les années 1970. La rencontre sera l’occasion d’envisager la sécurité énergétique d’une manière à éviter que des pays ne soient trop dépendants d’une seule source d’énergie, a-t-on appris de source gouvernementale britannique. Ce futur haut lieu d’échanges devra aussi évoquer les différentes menaces à la sécurité énergétique, y compris le risque d’actions « malveillantes » de la part de certains Etats ou de groupes terroristes, ainsi que des événements météorologiques affectant la production d’électricité éolienne ou solaire. En attendant cet événement, et soucieux de diversifier leurs approvisionnements pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes, quelques pays européens dont l’Italie et la France se sont tournés vers le gaz algérien ou d’autres zones en Afrique et au Moyen-Orient. TotalEnergies par exemple, a jugé opportun de signer de nouveaux contrats avec le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach, pour permettre aux deux compagnies d’asseoir leur « rôle capital » dans l’approvisionnement en gaz du marché français et européen. « A travers ces accords, les deux parties confirment et consolident leur partenariat commercial qui leur permet de jouer un rôle capital dans l’approvisionnement en gaz du marché français et européen, en contribuant à la sécurité énergétique des consommateurs », souligne un communiqué. Signalons qu’environ 90% des exportations de gaz algérien partent vers l’Europe. L’uranium transformé qui permet de produire l’électricité fait aussi partie des sources d’énergie dont l’Europe a besoin. Cela revient à dire que le putsch militaire au Niger, où la société française Orano (ex-Areva) exploite une mine, rappelle la nécessaire diversification des sources d’approvisionnement de ce minerai indispensable au fonctionnement des centrales nucléaires. Réagissant sur l’uranium nigérien, le président français, Emmanuel Macron, a prévenu que Paris « ne tolérerait aucune attaque contre la France et ses intérêts » au Niger, en proie à l’instabilité depuis le putsch militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Exporter le concept de « centrale flottante » aux pays africains L’UE souhaite, en outre, juguler la crise énergétique en Ukraine. C’est pour cette raison que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a annoncé « unir ses forces » avec Kiev pour mobiliser 600 millions d’euros de prêts et de subventions de donateurs internationaux pour la sécurité énergétique du pays. Son voisin russe, privé du marché européen, a décidé de renforcer son partenariat avec l’Afrique, un marché de plus en plus important pour son économie, en plein conflit en Ukraine. Moscou cherche aussi à exporter sur le continent africain son savoir-faire en matière d’infrastructures nucléaires. En Egypte, le géant russe du secteur Rosatom a entamé en 2022 la construction de la première centrale du pays, à El-Dabaa, sur les bords de la Méditerranée. A terme, la Russie aimerait exporter son concept de « centrale flottante » aux pays africains, largement démunis en capacités atomiques. Selon le ministère russe de l’Energie, Moscou a également plusieurs projets pétroliers en Afrique, chapeautés principalement par le groupe privé Loukoïl. Une source sûre signale qu’environ deux tiers des investissements russes sur le continent africain sont consacrés, entre autres, à l’exploration et la production de pétrole et de gaz, mais aussi d’uranium. Parlons aussi des ambitions de la Chine en matière de sécurité énergétique : le Qatar a conclu un accord d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) avec China National Petroleum Corporation sur 27 ans, le deuxième contrat de longue durée avec Pékin en moins d’un an, selon des autorités des deux pays. Le richissime émirat du Golfe, qui est l’un des principaux producteurs de GNL au monde avec les Etats-Unis et l’Australie, compte déjà parmi ses principaux clients la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Mais il espère aussi sceller des contrats avec les pays européens, ces derniers refusent jusqu’à présent de signer des accords de longue durée. Nestor N'Gampoula Notification:Non |