Diplomatie : brouille entre le Nigéria et l’Afrique du Sud

Martin Cobham, le chef de la représentation diplomatique nigériane à Pretoria, et son adjoint, Uche Ajulu-Okeke, ont été rappelés au pays pour « consultation » suite aux attaques perpétrées contre les sujets étrangers vivant en Afrique du Sud. Les violences xénophobes, enregistrées ces dernières semaines en Afrique du Sud, ont fait plus de sept victimes et poussé des milliers d'immigrants africains, notamment des Éthiopiens, des Somaliens, des Mozambicains, des Nigérians, des Congolais entre autres à fuir leurs maisons.

La réaction des autorités sud-africaines ne s’est pas fait attendre. « Ce serait curieux pour un pays frère de vouloir exploiter ces moments difficiles », a dénoncé dans un communiqué la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Maite Emily Nkoana-Mashabane. Elle a, par ailleurs, rappelé que son pays n’avait pas protesté contre le Nigéria lorsque quatre-vingt-quatre Sud-Africains étaient morts en 2014 dans l’effondrement d’une église à Lagos.

Pour tenter de stopper la vague des violences contre les étrangers dans le pays, les parlementaires sud-africains ont entamé la semaine dernière une campagne de sensibilisation sur le sujet auprès de la population. Un calme précaire est ressenti notamment à Durban et Johannesburg, villes considérées comme l’épicentre des attaques xénophobes. Le 23 avril, près de trois mille personnes étaient descendues dans la rue pour dénoncer ces violences.

Ces attaques contre les immigrés africains interviennent quelques jours après le propos tenu par le Roi des Zoulous, Goodwill Zwelithini, appelant les « étrangers à faire leur bagage et à rentrer chez eux ». Mais l’intéressé rejette toute responsabilité dans ces évènements.