Diplomatie : Henri Lopes, le doyen du corps diplomatique à Paris, quitte son poste d’ambassadeur du CongoLundi 17 Août 2015 - 17:00 Le doyen du corps diplomatique à Paris, tous continents confondus, Henri Lopes, quitte son poste. Il est l’un des représentants africains les plus connus en France. Son successeur est attendu. Henri Lopes a servi son pays le Congo, comme chef de mission diplomatique depuis 1998. Il aura connu trois chefs d’Etat français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Il laisse une ambassade en bon état. Pendant ses responsabilités diplomatiques, il aura participé à la mise en place d’un premier outil d’échange intellectuel africain, la revue Géopolitique africaine et il se sera présenté à deux reprises à l’élection au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en 2002 et 2014. Au sommet d’Hanoï en novembre 2002, avec le soutien de nombreux chefs d’Etat africains, Henri Lopes envisage de présenter sa candidature au poste de secrétaire général de l’OIF. Il sera « contraint de se retirer » contre l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf. En novembre 2014, il se présentera à nouveau, à Dakar, comme successeur d’Abdou Diouf. La France préférera la Canadienne Michaëlle Jean, comme secrétaire générale de l’OIF. Le 24 avril 2009, à Bâton-Rouge ( Etats-Unis), Henri Lopes reçoit du Chancelier de l'Université d'Etat de Louisiane, le Prix Louisiane 2009. Il y prononcera un discours sur la francophonie restée historique : « Je vis ma francophonie comme je vis ma taille, la forme de mes cheveux ; comme je vis mon métissage : des attributs qui me rendent ni plus beau, ni plus laid, ni plus puissant, ni plus faible, ni plus intelligent, ni plus bête que les autres. Mon patrimoine biologique et anthropomorphique constitue l'une de mes identités ; je l'assume. La francophonie en constitue une autre : un élément de mon patrimoine culturel. "Un trésor est caché dedans" ». À 77 ans, Henri Lopes pourrait entamer une nouvelle carrière, plus académique. Toute sa vie, il a façonné à sa manière la francophonie en y apportant une « africanité métissée » dans cet espace commun. Grâce à lui, le Congo a connu un rayonnement à Paris, comme jamais auparavant. Peut-être grâce à sa courtoisie, le respect de ses interlocuteurs, et son habileté diplomatique. La France attend l’officialisation du nom de son successeur par le Congo. Noël Ndong Notification:Non |