Disparition : la République rend hommage au peintre Hilarion Ndinga.

Jeudi 5 Février 2015 - 17:46

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Décédé le 27 janvier dernier à Brazzaville, Hilarion Ndinga, artiste peintre, est l’un des chefs de file de l’école de peinture de Poto-Poto. Il a été inhumé le 05 février au cimetière du centre-ville après un hommage à la nation en présence du président de la République.

 "Au fond le prototype du jeune Brazzavillois des années 40. Un jeune garçon éveillé par une curiosité inassouvie, ouvert à la diversité et cosmopolite dans l’âme. À l’instar de papa Faignond, Mambéké Boucher, d’Abel Mamaty, Prosper Ngandzion,  Massamba le Bel,  Nganga Edo, Célestin Nkouka, Macédo, Mangouta et même de ce cher Ndalla Graille", a rappelé le ministre de la Culture et des arts dans son oraison funèbre. 

C’est précisément dans ces années 40 qu’Hilarion Ndinga s’intéresse pour la première fois à la peinture en suivant un certain Gaspard Demouko, un peintre camerounais installé à Brazzaville. Plus tard, au contact d’autres artistes de sa génération, à l’exemple de Noel Letolo, Hilarion Ndinga s'adonne à l’art classique occidental. Il fréquente Pierre Lods et le père Lecompte et deviendra la synthèse parfaite entre les premières générations des peintres congolais : Eugène Malonga, Guy Léon Fylla, Jacques Zogoma, Nicolas Ondongo, Marcel Gotène, Philippe Ouassa, Ossali et Iloki.

«Bohême dans l’âme, Hilarion Ndinga ira vivre au milieu de toutes les « Afriques » : Afrique du Centre, de l’Est, l’Ouest, jusqu’en Afrique du Nord. C’est ainsi qu’à son retour définitif au pays, après toutes ses pérégrinations, il est parfaitement polyglotte. En effet, il parlait couramment le sango, comprenait le mongo, taquinait le haoussa pouvait suivre la palabre en fang et en diola et savait même avoir de la repartie en bambara et en Sarakolé », a poursuivi le ministre Jean-Claude Gakosso.

Contemporain et intime de Jean Baptiste Tati Loutard, mais aussi d’Antoine Letembey-Ambily, d’Henri Lopes, de Sylvain Bemba et de Théophile Obenga. Hilarion  Ndinga aura été un grand militant dans la défense et l’illustration de la culture congolaise. Artiste et esthète, il était aussi intellectuel. Devenu artiste confirmé et adulé sur la scène internationale, Hilarion Ndinga était tantôt rebelle comme ces esthètes insoumis que furent les impressionnistes du XIX siècle devant la dictature de l’art académique. Il était tantôt mystérieux comme ces peintres de l’art abstrait.

La vie picturale d’Hilarion Dinga était riche car il a exposé dans plusieurs pays parmi lesquels le Togo, la Cote d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la République Centrafricaine, le Niger ou le Gabon.

Quelques bâtiments décorés par l'artiste :

1979 : Décoration de l’Ancienne Assemblée : 30 tableaux

1980 : Décoration de la Maison de Mairie  : 4 tableaux.

1980 : Décoration du Palais de Congrès : 33 toiles.

1981 : Décoration des Agences de l’UCB dans 5 villes y compris Brazzaville : 70 tableaux.

1982 : Décoration de l’Agence d'Air Afrique (Brazzaville Congo) : une fresque.

1983 : Décoration de la Résidence du Maire de Loubomo (Mont Fleuri) : 25 tableaux.

1983 : Décoration de la Résidence du ministre Emmanuel Yoka : 10 tableaux.

1984 : Décoration de la résidence privée du président  Denis Sassou N'Guesso : 2 Tableaux.

1984 : Décoration du ministère de la coopération : 6 tableaux.

1985 : Décoration avec de la Résidence officielle du président de la République  : 3 tableaux.

1988 : Décoration de l’ex  B.C.C : une fresque et 2 toiles

1988 : Décoration de la salle  Congo à Addis-Abeba  (Ethiopie) : 3 tableaux

1991 : 1 Tableau à l’Agence de Coopération Culturel et Technique (A.C.C.T.) à Paris

        

Hermione Désirée Ngoma

Légendes et crédits photo : 

1- Le président de la république réconforte la famille éploré 2- Le président de la république devant la dépouille du peintre