Education : la méthode Florès Gong Nota pour une meilleure initiation à l’écriture dans les écoles

Lundi 10 Novembre 2014 - 15:45

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Le taux des échecs constatés au niveau des élèves, tant du primaire que du secondaire constitue une préoccupation de l’heure dans les systèmes éducatifs des pays africains où l’écriture comme base fondamentale de l’enseignement nécessite une meilleure assimilation aussi bien par les apprenants que par les enseignants. Face à cette problématique, Gong-Nota Moussa propose la méthode Florès Gong Nota un concept dont il est l’initiateur. Il évoque aux Dépêches de Brazzaville son intérêt dans les systèmes éducatifs en Afrique.

  Les Dépêches de Brazzaville   : Vous êtes le concepteur de la méthode Florès Gong Nota, pourquoi avoir mis en place  ce concept ?

Gong Nota T. Moussa: Ce concept Gong Nota vient à partir d’une problématique qui se pose au niveau du vécu quotidien.  Entant que membre de la communauté éducative et étant très proche des enseignants et des élèves,  j’ai constaté qu’il y avait un sérieux problème qui en effet était la cause des échecs scolaires dont l’une des parties de ces problèmes identifiés, c’était la base fondamentale  de l’enseignement qui est l’écriture.

LDB   : Est-ce dire que l’écriture n’est pas bien  assimilée dans nos écoles africaines?

GNTM: De manière générale, les difficultés de l’écriture  se présentent dans tous nos États.  Elles sont réelles et l’apprentissage de l’écriture proprement dite n’est pas suffisamment structuré parce que l’enseignement de l’écriture n’est pas bien appréhendé. Si cela était bien appréhendé, on ne devrait pas avoir cette difficulté dans les universités et voir que les élèves ne puissent pas se relire ; ce qui prouve qu’il y a des difficultés au niveau de la base  pour la simple raison que l’enseignement de l’écriture n’est pas bien élaboré. Avec la méthode Flores, il devient scientifique comme les mathématiques et tel qu’élaboré  à partir des quatre signes nous obtenons toutes les lettres de A à Z en majuscule, en minuscule et tous les chiffres.

LDB : Pensez-vous que votre méthode a déjà porté ces fruits au niveau de votre pays ?

GNTM : Cette méthode a déjà porté les fruits au niveau du Cameroun où nous sommes très avancés dans la vulgarisation ; malgré des petites difficultés que nous rencontrons, les résultats sont éloquents. Dans d’autres pays par exemple au Tchad  nous le lançons au  mois de décembre, au Sénégal il y a un comité technique  qui est en train de travailler sur la méthode.  Au Maroc, il y a des écoles qui l’ont déjà adopté et les enseignants essayent de se mettre à la méthode tandis qu’au Benin, nous avions une introduction qui va très bien.

LDB: Vous  envisagez étendre ce projet dans beaucoup des pays africains, est ce dire qu’il est mené en partenariat avec le ministère de l’Éducation de votre pays où bénéficiez-vous d’un soutien des organismes pour sa mise en œuvre?

GNTM: Ce projet ne bénéficie d’aucun soutien des organismes mais l’État camerounais,  dans le cadre de sa vulgarisation et en amant de la phase pilote que nous avions lancée, a mis sur pied un cadre avec les  fonctionnaires et les inspecteurs pédagogiques du ministère de l’Éducation  pour encadrer le processus de vulgarisation. Cependant nous bénéficions d'un encadrement du ministère de la Recherche et de l’innovation bien qu’il  soit timide, il y a des signaux  et certaines personnes sont intéressées à la méthode.

LDB : Etes-vous prêts à travailler avec le secteur privé  aussi?

GNTM : Nous sommes prêts, disposés à travailler avec les écoles privées et publiques. Il y a une forte sollicitation des partenaires privés tel qu’au Tchad,  par exemple, nous avions enregistré pas mal des commandes des manuels et outils didactiques pour près de cent écoles tchadiennes. Ici  au Congo Brazzaville, nous avions rencontré certaines écoles privées qui  sont intéressées à ce projet.  Ils nous ont demandé  de  lancer la formation le plus tôt possible

LDB : Aviez-vous déjà pris attache avec le ministère congolais de l’Enseignement primaire et secondaire ?  

GNTM: Nous avions introduit le projet  auprès du ministère de l’Enseignement primaire et secondaire qui a été très réceptif  avec une réaction très bonne. Nous avions eu deux séances de travail avec les responsables du ministère et de l’INRAP et nous sommes en train de mettre sur place les pourtours d’une collaboration éventuelle. Mais avec les promoteurs privés nous sommes déjà en train d’élaborer directement le programme de formations.

LDB : Une fois les contacts élaborés, quel sera la prochaine étape au niveau de Brazzaville ?

GNTM: Au niveau de Brazzaville, c’est à l’Etat de nous dire ce que nous devons faire. La démarche est-elle que  nous devons  organiser un séminaire avec tous les responsables afin de susciter un débat scientifique avec les chercheurs du ministère autour de la méthode pour savoir à quel niveau se trouve la problématique.

LDB: Disposez-vous également des manuels didactiques aux établissements afin qu’ils s’approprient la méthode Flores ?

GNTM: Nous avions  des manuels que nous apportons  au-delà des quatre signes de base  pour la facilitation de l’écriture. Nous enseignons aux formateurs cette méthode.  Ces manuels sont destinés  aux élèves depuis la pré-maternelle jusqu’à ceux du CM2 et sont  écrits  en anglais et en français, avec des logiciels d’apprentissage qui sont mis à la disposition également des parents et  des apprenants  qui pourront aussi  l’acheter et l’installer dans leurs ordinateurs pour apprendre à l’enfant à bien écrire où à jouer selon le concept.

Nous sommes en train d’élaborer le prototype qui est en rodage parce que  le contenu est en attente de finalisation  avec les interfaces. De même, nous sommes en train de mettre sur pied une tablette qui sera totalement dédiée à la méthode avec un contenu uniquement méthode  Florès.

LDB    : Auriez-vous une autre préoccupation ?

GNTM: Juste lancer un appel à  la grande famille éducative de l’Afrique à s’unir pour que nous améliorions ce concept, car c’est à nous de trouver les solutions à nos problèmes.

 

 

 

 

 

 

Propos recueillis par Guy-Gervais Kitina &Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Un des manuels d'encadrement de la méthode Gong Nota; Gong Nota Moussa, initiateur du concept Florès Gong Nota.