Elections au Nigeria: la population dans l’attente des résultats

Lundi 30 Mars 2015 - 16:00

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Environ 69 millions d’électeurs sur les 173 millions d’habitants ont voté les 28 et 29 mars pour élire, outre le président, les 109 sénateurs et les 360 députés du pays le plus peuplé d’Afrique, premier producteur de pétrole et première puissance économique du continent.

Le scrutin, le plus serré depuis le retour de la démocratie en 1999, a opposé le président sortant Goodluck Jonathan, et son rival Muhammadu Buhari, candidat du Congrès progressiste (APC) rassemblant une large partie de l’opposition.

Pour la première fois, les électeurs ont utilisé un système de cartes d’électeurs biométriques pour éviter les fraudes qui ont entaché les scrutins précédents. Les résultats du scrutin sont rassemblés au niveau local, puis au niveau des 36 Etats du pays et enfin centralisés à Abuja, la capitale fédérale.

Jusqu’à ce lundi, la population attend toujours les premiers résultats de ce triple vote présidentiel, législatif et sénatorial qui s’est globalement bien déroulé malgré la prolongation des opérations dimanche en raison de difficultés techniques liées au vote biométrique et surtout sans attentat de Boko Haram malgré les menaces proférées il y a un mois par Abubakar Shekau, chef du groupe islamiste armé. Ce dernier avait menacé, de faire échouer le processus électoral, qu’il considère comme « non conforme à l’islam ».

Le groupe djihadiste n’a pas déclenché d’attentats-suicides majeurs, comme il l’avait fait ces dernières semaines, notamment dans les principales villes de son champ d’action, dans les États du nord-est du pays.

Dans un message publié dimanche, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a félicité  les Nigérians pour ces élections qui se sont déroulées « largement dans le calme et de manière ordonnée », malgré les attaques de Boko Haram. Il a appelé toutes les parties à continuer à rejeter la violence à l’annonce des résultats.

De leur côté, le secrétaire d'État américain, John Kerry et le secrétaire au Foreign Office britannique, Philip Hammond, ont publié un communiqué commun pour s'inquiéter d'interférences politiques délibérées dans le processus de collecte des voix.

Ils ont noté "qu'il n'y a pas eu pour le moment de manipulation systématique du processus mais il y a des indications inquiétantes que le processus de rassemblement des votes - pour être comptés - peut être sujet à des interférences politiques délibérées".

Yvette Reine Nzaba