Elections générales en RDC: 65 observateurs de l’UA arrivés à Kinshasa14-12-2023 22:01 Une délégation de soixante-cinq observateurs de l'Union africaine est arrivée le 13 décembre en République démocratique du Congo (RDC) pour observer les élections générales du 20 décembre prochain.
La Mission d’observation électorale de l’Union africaine (MOEUA) séjournera en RDC jusqu'au 26 décembre. « La MOEUA s’entretiendra avec les parties prenantes au processus et observera les derniers jours de la campagne et les opérations du vote. Sur la base de ses conclusions, la mission publiera sa déclaration préliminaire après le jour du scrutin », indique un communiqué de l'UA. Cette mission a pour objectifs, entre autres, de faire une évaluation impartiale et objective de la conduite des élections générales en RDC, conformément aux normes régionales, continentales et internationales en matière d’élections démocratiques. Elle va également contribuer à la bonne tenue d’élections, crédibles et pacifiques en vue de la consolidation de la gouvernance démocratique, de la paix et de la stabilité dans le pays, souligne l’UA. Enfin, les membres de la MOEUA vont formuler des recommandations en vue d’améliorer les processus électoraux futures et réaffirmer la solidarité et le soutien de l’UA. Le 20 décembre, près de 44 millions d'électeurs, inscrits sur une centaine de millions d'habitants, sont appelés à élire leur président et à choisir parmi 25 832 candidats aux législatives, 44 110 candidats aux élections provinciales et 31 234 aux municipales. L'élection présidentielle opposera le chef de l'Etat sortant, Félix Tshisekedi, à vingt-cinq autres candidats. La campagne a officiellement démarré le 19 novembre. Si elle bat son plein dans la plupart des régions, l'Est du pays demeure confronté à des défis "complexes", mais "surmontables", selon la cheffe de la mission onusienne dans le pays, Bintou Keita. Les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l'Ituri, en particulier, sont citées par les Nations unies comme des régions instables au niveau sécuritaire, social et humanitaire. A plusieurs reprises, des voix se sont élevées appelant au report de ces élections, mais les autorités de Kinshasa, parmi lesquelles le président Félix Tshisekedi, ont insisté sur leur organisation dans les délais prévus, en vue de rompre avec d'anciennes pratiques reportant les élections pour divers prétextes, parfois sanitaires, parfois sécuritaires, etc. Crise humanitaire La situation sécuritaire étant telle, la population civile quitte massivement ses terres et ses demeures en direction de régions plus paisibles et plus vivables. Les chiffres concernant les déplacements internes pour des raisons sécuritaires sont alarmants. Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, sur les 6,3 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays, 5,5 millions sont concentrées dans les trois provinces sus-indiquées. Plus de 500 000 personnes auraient fui leurs foyers, suite à la reprise des hostilités entre le M23 et les Forces armées congolaises depuis début octobre. Des déplacements massifs de la population qui contribueraient à l'aggravation des risques sanitaires comme l'amplification de maladies telles que la rougeole et le choléra mais aussi à l'amplification de violences, touchant le genre et l'exploitation sexuelle. "Les incidences de violences ayant pour base le genre et l'exploitation sexuelle ont atteint des niveaux alarmants, avec plus de 90 000 cas documentés depuis le début de l'année, dont 39 000 dans le seul Nord-Kivu", indique le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies. Le plan de réponse humanitaire pour 2023 demeure sous-financé, avec seulement 37,5 % des 2,25 milliards de dollars requis jusqu’à présent, selon ce Conseil de sécurité. Elections malgré tout Face à ce contexte, les autorités congolaises n'ont pas annoncé de mesures spéciales pour les zones en tension. Toutefois, la Commission électorale nationale indépendante a réitéré sa volonté d'organiser des "élections crédibles, inclusives, transparentes et apaisées", appelant les candidats "à la responsabilité et à la tolérance" et mettant tout en œuvre pour que les acquis démocratiques de 2018 soient renforcés en 2023. Certains candidats n'ont pas dissimulé leurs inquiétudes, pour autant, concernant d'éventuels fraudes, notamment après avoir relevé des irrégularités depuis l'enrôlement des électeurs, jusqu'au retrait des cartes d'électeur, par exemple au Masisi et au Rutshuru, territoires occupés en partie par le M23, et où nombreux Congolais n'ont pu être inscrits sur les listes électorales. Des acteurs de la société civile évoquent également des manquements d'ordre logistique, surmontables, certes, mais à condition que tout puisse rentrer dans l'ordre au plus vite, avant le 20 décembre.
Noël Ndong Notification:Non |