![]() Entrepreneuriat : FabLab Lisungi va former vingt-cinq jeunes défavorisésLundi 11 Juin 2018 - 18:45 Inauguré le 8 juin, le FabLab lisungi qui a établi ses quartiers dans l’enceinte du campus numérique de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) a pour vocation de répondre au défi de l’emploi et de l’entrepreneuriat juvenile.
Dans les détours de la conférence de presse tenue à la suite de l’inauguration du FabLab Lisungi, le directeur régional AUF Afrique centrale et Grands lacs, Alain Ondoua, a soutenu que le FabLab Lisungi est certes le premier en RDC, mais n’est pas la première institution du genre dans la région. En effet, elle est la deuxième après Ongola FabLab inauguré l'an dernier au Cameroun et poursuit les mêmes visées. Comme le premier, le FabLab solidaire de Kinshasa a été créé suite à un appel à projets lancé par la Fondation Orange international, sa durée de départ est de quatre ans. La promotion pilote des vingt-cinq jeunes en formation au FabLab Lisungi sont ceux en rupture scolaire. Leur profil général révèle que « presque tous sont diplômés d’État. Certains ont entamé le cursus universitaire mais n’ont pas pu l’achever », a dit Elodie Bamowongo, responsable du campus numérique. Aussi, deux semaines de formation en informatique ont été un préalable indispensable pour une mise à niveau, dans le but de « s’assurer qu’ils arrivent à bien manipuler les équipements mis à leur disposition ». Auto-emploi et entrepreneuriat Hébergé dans le campus numérique de l’AUF, le FabLab Lisungi compte aussi des partenaires universitaires dont le premier est l’Université de Kinshasa (Unikin) qui a vocation de pérenniser le projet afin qu’il s’étende à d’autres provinces du pays. Alain Ondoua d’expliquer : « En ce qui concerne l’AUF, le projet est en étroite consonance avec notre stratégie quadriennale pour les années 2017-2021. Elle vise principalement à répondre au défi d’employabilité, de la réinsertion professionnelle. Ainsi, l’objectif principal du projet est d’identifier les jeunes innovateurs issus de toutes les couches sociales de la société, y compris les personnes en décrochage scolaire. Faire en sorte qu’ils puissent développer des prototypes. Et, à terme, créer leur propre activité. Favoriser, mieux développer la culture de l’entrepreneuriat et l’auto-emploi des jeunes », afin que quelle que soit leur couche, ils soient en mesure de sortir de la culture du salariat. Steve Lusinde, secrétaire général d’Orange RDC, a rappelé l’ambition du groupe Orange d’être le partenaire de la transformation numérique en Afrique. Ainsi, FabLab Lisungi s’inscrit dans une dynamique au-delà des aspects commerciaux au travers de la Fondation Orange qui développe des projets favorisant l’émergence des talents dans les différents pays où la société de télécommunication opère par la formation et l’apprentissage des métiers du numérique. Par ailleurs, très optimiste sur la capacité des apprenants, Alain Ondoua a appelé à ne pas les sous-estimer au regard de l’expérience du FabLab camerounais : « À Yaoundé, nous avions pour commencer une cohorte de vingt-cinq jeunes en décrochage scolaire. En avril 2018, un an après leur formation, nous leur avons remis des attestations. Il y a de quoi s’étonner des objets connectés produits par ces jeunes défavorisés qui n’avaient pas d’expérience en informatique, n’avaient jamais vu une imprimante de leur vie. Des distributeurs de cacahuètes, des poubelles intelligentes, etc. ». Le directeur régional de l’AUF espère reproduire en RDC les réalisations du Cameroun, toujours avec l’appui de la Fondation Orange et des mêmes partenaires. Il a évoqué ici « la phase d’incubation, c’est-à-dire les aider à créer un business plan pour pouvoir lancer une activité personnelle ». Du reste, Steve Lusinde a soutenu qu’Orange donne une continuité au projet pour l’aboutissement des acquis du FabLab dans un contexte où les jeunes entrepreneurs ont grand mal à obtenir des crédits pour investir ou développer des produits. « Nous avons créé des fonds d’investissements, pour l’Afrique notamment, le Groupe a consacré cinquante millions d’euros pour aider les start-up qui ont bénéficié de ces programmes d’incubateurs d’Orange FabLab à contracter des emprunts et réaliser des investissements pour réaliser leurs activités », a-t-il affirmé. Cet accompagnement des jeunes pousses va se réaliser autour de projets bancables, selon un business plan bien élaboré pour monter une entreprise, a précisé Steve Lusinde. L’AUFestime que les bénéficiaires actuels ne sont pas la seule cible. « Il y a aussi les établissements d’enseignement supérieur, les instituts des techniques appliquées, les écoles polytechniques, les facultés de science, de génie industriel dans lesquels les laboratoires n’ont pas le type d’équipements de pointe disponibles dans le FabLab qui peuvent y venir développer et expérimenter leurs prototypes », a expliqué Alain Ondoua. Ainsi, quoique activité majeure du FabLab Lisungi, l’accompagnement des vingt-cinq jeunes défavorisés ne sera pas la seule. « Il y aura des périodes portes ouvertes du FabLab pour que d’autres jeunes puissent faire connaissance de ces outils et en devenir usagers. Nous comptons sur l’équipe du FabLab manager pour penser un modèle économique qui nous permette d’accueillir tout public », a souligné Alain Ondoua. Il a en sus précisé qu’étant un tiers-lieu, le FabLab Lisungi est une structure ouverte à la société et qu’il est, par ailleurs, envisagé la création d’un FabLab mobile qui va vers le public, notamment les quartiers périurbains.
De Campus numériques, ils passeront désormais à Campus du nouvel espace universitaire francophone. Le directeur régional de l’AUF a précisé qu’il ne s’agit pas seulement d’un simple changement de dénomination. Après Kinshasa, les trois autres espaces du pays devraient connaître la même mutation avec en perspective l’apport de partenaires dont Orange. Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : L’inauguration du FabLab Lisungi
Photo 2 : Elodie Bamowongo et Alain Ondoua lors du point de presse (Photo Adiac)
Photo 3 : De gauche à Droite E. Bamowongo, A. Ondoua, Denis Banlier, directeur général adjoint d’Orange –RDC et Steve Lusinde secrétaire général d’Orange -RDC (Photo adiac)
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