Environnement : l’Afrique de l’Ouest opte pour des véhicules moins polluantsJeudi 19 Mars 2020 - 20:35 Avec une population de près de 400 millions d’habitants, l’Afrique de l’Ouest possède l’un des parcs automobiles dont la croissance est la plus rapide au monde. Comme dans la plupart des pays africains, la majeure partie des importations de véhicules vers la région est constituée de véhicules d’occasion. Les réglementations visant à limiter la qualité des voitures importées dans la région sont faibles. Cette situation, associée à la mauvaise qualité des carburants, est l’une des principales causes de l’augmentation des niveaux de pollution atmosphérique dans les villes de la région. La population souffre des effets de l’inhalation de fumées toxiques. Les enfants, qui se rendent à pied dans les écoles et qui empruntent des routes très fréquentées, et les vendeurs informels le long de ces routes sont les plus exposés aux effets de ces fumées toxiques sur la santé. En 2016, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a désigné « Onitsha », une ville du Nigeria, la ville la plus polluée au monde en termes de petites particules nocives (PM10). C’est dans ce cadre que les ministres de l’Environnement et de l’Énergie des quinze pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont réunis au mois de février à Ouagadougou, au Burkina Faso, et ont adopté un ensemble complet de réglementations visant à introduire des carburants et des véhicules plus propres dans la région. Il s’agit d’une étape importante dans la réduction de la pollution atmosphérique et des émissions climatiques dans la région. La réunion ministérielle de haut niveau a été organisée par la Commission de la CEDEAO avec le soutien du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) ainsi que d’autres partenaires. Les réglementations adoptées par les ministres ont été l’aboutissement de plusieurs années de travail menées par le PNUE pour améliorer les normes des carburants et des véhicules dans la région. Les réglementations spécifiques adoptées par les ministres sur les carburants et les véhicules plus propres sont les suivantes :
Les raffineries locales auront jusqu’au 1er janvier 2025 pour améliorer leurs opérations afin de répondre aux nouvelles exigences et de se conformer aux autres paramètres des carburants, tels que le benzène et le manganèse, qui ont été convenus par les ministres. Cette décision aura un impact significatif sur la qualité de l'air dans la région, car seulement 20 % environ des besoins en carburant de la région sont raffinés localement, tandis que 80 % sont importés.
Ces décisions vont être soumises à un conseil des ministres qui se tiendra en juin 2020, pour adoption formelle. Une fois adoptées, les décisions juridiquement contraignantes entreront en vigueur au plus tard le 1er janvier 2021. Le processus n’est pas terminé, car plusieurs pays demandent maintenant un soutien pour leur mise en œuvre, par exemple les aider à rédiger des normes nationales en matière de carburants et de véhicules, ou mettre en œuvre la feuille de route sur l’économie de carburant et introduire la mobilité électrique. Boris Kharl Ebaka Légendes et crédits photo :Illustration Notification:Non |