Est de la RDC : FFJ inquiet pour l’intégrité physique des trois journalistes

Mardi 24 Juin 2014 - 15:12

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L’ONG, qui se dit surprise par leur arrestation et la fermeture de la radio qui les emploie, rappelle que le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac) reste la seule instance publique habilitée à suspendre un média.

L’association de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), s’est dite désagréablement surprise par l’interpellation brutale suivie de l’arrestation, le 23 juin, des journalistes à la Radio Muungano d’Oïcha, une station émettant  d'Oïcha, à 25 Km de la ville de Beni, au Nord-Kivu. Il s’agit de Patriote Taïpa Kasereka, Moïse Madusu et Aristide Malunga.

Citant son correspondant local, FFJ a noté qu’une dizaine de policiers, de prévôtés militaires (PM) et d’agents se réclamant de l’Agence nationale des renseignements (ANR) a effectué, le 23 juin en début de la soirée, une descente dans les installations de ce média. Sur place, elle a procédé, sans ménagement, à l’interpellation de trois journalistes qui ont été conduits au poste territorial de l’ANR-Beni. L’ONG a précisé que ces agents ont, ensuite, ordonné la coupure immédiate des émissions.

Selon cette source, il est reproché à la radio d’avoir cité, dans son édition du journal radiodiffusé du même jour, à 17 heures, des responsables locaux des services de renseignements dans l’assassinat, le 21 juin, du chef de cité de Buloloma, Munguashi. « Nous sommes en permanente insécurité et craignons que l’on soit tous arrêté pour des raisons difficiles à justifier », a déclaré à FFJ, Izabondo Via, journaliste à cette radio.

Tout en émettant une vive crainte pour l’intégrité physique des trois journalistes, FFJ se souvient que la radio avait perdu, le 15 février, l’un de ses journalistes. Muliwavyo était tombé dans une embuscade tendue à un véhicule des Forces armées de la RDC dans lequel il se trouvait, par des rebelles ougandais de Allies democratic forces (ADF). Il est mort à la suite de ses blessures des balles reçues au ventre et à la tête. Tandis que ses deux confrères, Patient Subiri, de la Radio télévision-Rwanzururu (RTR) de Beni et Mitterrand Hangi, de la Radio-télévision Muungano d’Oicha, ont été blessés alors qu’ils se dirigeaient pour y réaliser le reportage vers Nobili, une petite localité reprise par l’armée deux jours auparavant.

Lucien Dianzenza