États-Unis-Cuba : l’ouverture des ambassades prévue pour le 20 juillet

Jeudi 2 Juillet 2015 - 12:37

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Le président américain Barack Obama et son homologue cubain Raul Castro ont annoncé le 1er juillet, la reprise effective des relations diplomatiques bilatérales, cinquante ans après leur rupture. Le rétablissement de ces relations sera matérialisé par la réouverture des ambassades à la date suscitée.

Les Etats-Unis et Cuba se représentaient jusqu’ici par des sections consulaires. Pour sceller leurs relations et transformer ces sections en ambassades, le chef de la section américaine à La Havane a remis le même jour une lettre de Barack Obama au gouvernement cubain, lettre dans laquelle le président américain confirme le rétablissement des relations diplomatiques. Le secrétaire d’Etat John Kerry se rendra à La Havane à la date susmentionnée pour inaugurer la représentation diplomatique américaine à Cuba alors que son homologue cubain, Bruno Rodriguez, fera le déplacement de Washington. Suivra ensuite, notamment en 2016, le déplacement de Barack Obama dans la capitale cubaine.

La détermination  affichée par les dirigeants américains et cubains fait suite à six mois de discussions entre les deux parties en vue de normaliser leurs relations. L’ouverture des ambassades attendue depuis quelque temps, devait être annoncée en avril dernier lors du sommet des Amériques, mais cela n’avait pu être fait parce qu’il restait quelques sources de blocage à régler. Parmi ces points figurait le fait que Cuba avait été classé parmi les pays soutenant le terrorisme depuis 1982, aux côtés de la Syrie, du Soudan et de l’Iran, notamment par l’administration Reagan. Les Cubains exigeaient que les Etats-Unis retirent leur nation de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme. Ce que Washington avait fait depuis le mois de mai dernier. La liberté de mouvement des futurs diplomates sur les territoires américain et cubain ainsi que leurs contacts avec la société civile constituaient d’autres sujets de blocage.

De nombreux Cubains pensent qu’il ne faut pas encore parler de normalisation des relations diplomatiques pour la simple raison que les ambassades vont s’ouvrir. Ils s’attendent plutôt à ce que Washington aille plus loin en procédant à la levée de son embargo qui est en vigueur depuis 1962. Pour prouver sa volonté de dialogue, Barack Obama a demandé au Congrès américain de voter la levée du blocus afin de permettre au pays de faire le commerce avec Cuba, mais les républicains qui sont majoritaires dans les deux chambres du Congrès ainsi que les candidats à la présidence américaine tels que Jeb Bush et Marco Rubio s’en opposent toujours. Ils avancent qu’à moins que les Cubains s’engagent à respecter les droits de l’Homme, sinon tout processus de rapprochement sera prématuré.

Aux Etats-Unis, la population réclame des indemnisations pour des biens confisqués après la révolution cubaine, mais les Cubains souhaitent qu’une négociation parallèle soit menée sur les dommages causés à leur pays par l’embargo américain.

S’il reste encore beaucoup de choses à faire entre les deux parties, il faut noter que le rétablissement des relations diplomatiques facilitera à coup sûr le dialogue et les échanges en vue d’une véritable normalisation des relations. C’est pour cela aussi que Barack Obama se réjouit, mais aussi de ce qu’il fait pour tourner la page de la Guerre froide entre les Etats-Unis et Cuba, son ancien ennemi. « Voilà ce que c’est un changement », a déclaré mercredi le président américain qui se félicitait des résultats de sa nouvelle politique cubaine.

Les relations diplomatiques entre Washington et La Havane ont été rompues depuis 1961. Leur assouplissement intervenu depuis le 17 décembre dernier est le fruit d’un sérieux travail dont les tractations se faisaient souvent en coulisses. Ce rapprochement est notamment l’aboutissement de négociations secrètes qui s’étaient déroulées de juin 2013 à novembre 2014 au Canada. L’accord final a été conclu au Vatican et le pape François aurait joué un rôle-clé dans cette percée diplomatique après avoir lancé des appels personnels aux deux présidents.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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