Expulsion vers Kinshasa : le CNTF suspend à nouveau le trafic

Jeudi 7 Août 2014 - 18:51

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La colère des agents du Chantier Naval et des transports fluviaux (CNTF), réunis en assemblée générale le 7 août, est justifiée comme toujours, par le non-paiement jusqu’à ce jour, par le gouvernement, d’une facture globale de 460 millions FCFA. Une somme qui devrait leur permettre d’éponger les cinq mois d’arriérés de salaires qu’ils ont accumulés depuis la réquisition de leurs bateaux pour des fins de l’opération Mbata ya Bakolo.   

Le feuilleton né depuis avril dernier, suite à la réquisition de leurs bateaux pour expulser les clandestins et illégaux originaires de la République démocratique du Congo, est encore loin de se terminer.

Au cours de cette assemblée générale tenue sous fonds de tension, l’échantillon de participants, représentant les 325 agents évoluant dans cette structure, ont résolu, une fois de plus, de mettre à quai retirer leurs navires  jusqu’au paiement total de la dette.

«Nous avons décidé d’arrêter la traversée des bateaux sur Kinshasa jusqu’à ce que nos factures soient payées en totalité. Nous ne sommes pas en grève, au bureau et dans les ateliers, nous travaillerons normalement», a précisé Pierre Bassoukissa, président du syndicat des ressortissants des centres de formations professionnelles de l’ex ATC (SYRCF).

En effet, conformément au cahier de charges soumis au gouvernement après le lancement de l’opération Mbata ya Bakolo, le CNTF réclame le paiement de quatre factures.

La première facture soumise au gouvernement en date du 21 mai 2014, fait état du paiement de la somme de 213.216.000 FCFA, tandis que  la deuxième établi le 13 juin, réclame quant à elle, la solde de la somme de 82.812.000 FCFA.

Les deux dernières factures transmises aux pouvoirs publics  les 10 et 31 juillet, réclament le paiement des sommes de 81.462.000 et de 88.764.000 FCFA,  soit une facture globale impayée de 466.254.000FCFA.

Des montants calculés sur la base du nombre de personnes expulsées, qu’ils ont multipliés par le prix du ticket habituel pratiqué entre Brazzaville et Kinshasa.  

Il faut rappeler que le 13 juin dernier, toujours pour cause de léthargie dans le paiement de ladite  dette, le CNTF avait suspendu pendant une semaine le trafic vers Kinshasa au grand malheur des expulsés.

La reprise du trafic a été conditionnée par le paiement d’un mois de salaire, sur les trois impayés à cet instant-là. Une somme, selon les syndicalistes, que le ministère des voies navigables et de l’économie fluviale a piochée dans un volet pour faire face à ce désagrément, mais que le CNTF va rembourser au moment opportun.

«Nous avions repris le trafic après un arrêt d’une semaine parce que notre ministère de tutelle avait mis la main  dans le chapitre concernant la réparation du bac du bas-Kouilou. Une opportunité qui a permis de sortir un montant qu’ils nous ont prêté pour payer un seul salaire.  Cet argent ne nous est pas donné gratuitement, c’est un prêt, donc nous allons le rembourser », a renchéri  Pierre Bassoukissa.

Ce nouveau désagrément vient à nouveau porter préjudice à l’opération de rapatriement des centaines de sujets originaires de la République démocratique du Congo RDC, dont la présence massive est annoncée au port de Brazzaville, expulsés de Pointe-Noire et autres localités du sud du  pays.

Firmin Oyé