Fermeture de l’Internet mobile et des SMS : le gouvernement peu empressé de débloquer la situationJeudi 5 Février 2015 - 18:15 Le ministre de la Communication et des Médias dénonce l’exploitation criminelle faite des réseaux sociaux par les opposants lors des manifestations du 19 et 20 janvier dernier sur fond d’une instrumentalisation éhontée pour attenter à la paix et à la sécurité intérieure du pays. Quand est-ce que le service SMS ainsi que l’Internet mobile seront rétablis sur l’ensemble du territoire national ? Personne ne sait le dire. Le statu quo persiste au grand dam des utilisateurs et surtout des opérateurs du secteur qui n’arrêtent de se plaindre du manque à gagner enregistré depuis la coupure des connections Internet. Quoique rétabli partiellement, du moins pour ceux qui sont connectés à Wifi ou qui utilisent l’Internet fixe, l’Internet continue à demeurer inaccessible pour la plupart des Congolais. De nombreux habitants subissent les conséquences, notamment économiques, de ces restrictions imposées par le gouvernement. Expliquant le 5 février au cours d’un point de presse les raisons qui ont amené le gouvernement à prendre cette mesure conservatoire, le ministre de la Communication et medias a stigmatisé l’usage malencontreux fait des réseaux sociaux par la frange dite radicale de l’opposition lors des troubles des 19 et 20 janvier. Pour donner un peu plus de relief à leurs manifestations aux fins de nuire à l’image du gouvernement, les initiateurs de ces troubles, a-t-il déclaré, « ont posté sur la toile des fausses images de prétendues atrocités commises par nos forces de sécurité ou par des manifestants à Kinshasa alors qu’en réalité, il s’agissait de photos prises à Haïti, aux Seychelles, au Congo Brazzaville ou au Burkina Faso et affichées sur Internet depuis longtemps ». Et de regretter que les Congolais de la diaspora notamment ceux de l’Allemagne aient manifesté contre le gouvernement sur la base de ces « mensonges grossiers » dénonçant au passage des atrocités complètement imaginaires. « Lorsque les réseaux sociaux n'ont plus rien de social et sont au contraire ainsi instrumentalisés pour attenter à la paix et à la sécurité, il appartient à tous les Congolais, le gouvernement en premier, de prendre leurs responsabilités pour éviter le pire. C'est la raison pour laquelle nous avons pris des mesures conservatoires d’interruption momentanée de ces services, ce qui a perturbé les espaces numériques », a indiqué Lambert Mende. Le ministre n’a hélas avancé aucune date quant à la réouverture de l’Internet mobile et du service SMS, se contentant juste d’exprimer les regrets du gouvernement par rapport aux conséquences qui résultent des dysfonctionnements ainsi occasionnés. « Le gouvernement est désolé pour les inconvénients causés aux utilisateurs de ces nouvelles technologies autres mais il est évident qu’il ne pouvait agir autrement car les images trafiquées récupérées des archives d’autres pays, voire même d’une série télévisée que l’on a balancées sur les réseaux sociaux pouvaient alimenter une véritable guerre civile chez nous », a précisé Lambert Mende. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Un téléphone portable |