Opinion

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Fleuve

Lundi 14 Avril 2014 - 4:25

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Comment faire du Congo et de ses affluents ce que le Rhin et le Danube sont à l’Europe, ce que le Mississippi et le Missouri sont aux États-Unis, ce que le Yang Tsé Kiang est à la Chine, le Mékong à l’Asie du Sud-Est ? Voilà une question que l’on pose et dont on débat rarement chez nous – chez nous, c’est-à-dire sur les rives des deux Congo –, mais dont dépend pour une large part l’émergence du vaste espace que dessert le deuxième plus grand fleuve de la planète.

Pour l’instant, mises à part quelques grandes cités comme Brazzaville, Kinshasa, Bandundu ou Bangui, les espaces immenses que traversent le fleuve et ses nombreux affluents demeurent à l’écart de la modernité. Alors qu’ils pourraient être une voie de passage privilégiée pour les hommes et les biens, contribuant ainsi de façon décisive à une intégration régionale dont nous savons bien qu’elle détient la véritable clé du développement durable, ils restent mal desservis. Remonter les artères qui les desservent reste long et malaisé, parfois même hasardeux lorsque le temps se dégrade, et tout au long de leur parcours on ne trouve guère de lieux où se poser confortablement.

De tous les défis qui se posent à nous en ce début de siècle, de millénaire, celui de l’équipement du fleuve Congo et de ses affluents apparaît certainement  comme l’un des plus importants, des plus ardus, des plus décisifs. Mais pour le relever, il manque manifestement une donnée essentielle : l’engagement des États qui bordent cette artère vitale pour l’ensemble de l’Afrique centrale et qui, jusqu’à présent, n’ont guère manifesté par des actes leur volonté d’en faire un axe commercial majeur. Alors que les routes, les voies ferrées, les liaisons aériennes sont au cœur des discussions qui se déroulent entre les gouvernements, le fleuve et ses affluents demeurent les parents pauvres du vaste projet consistant à créer dans cette partie du monde un nouveau et vaste marché commun.

Étant donné l’intérêt que suscite aujourd’hui l’émergence de l’Afrique dans les milieux économiques, ne serait-il pas sage, habile même, d’inscrire l’aménagement du fleuve Congo et de ses affluents en tête des priorités des nations qui le bordent ?

Les Dépêches de Brazzaville

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Édition Quotidienne (DB)

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