Fonds de soutien à l’agriculture : « La confiance est revenue », selon Apollinaire Itoua

Jeudi 7 Août 2014 - 16:30

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En 2013, cette structure avait cristallisé l’attention à cause du mauvais ciblage des bénéficiaires des fonds. Une situation qui est allée en empirant au point d’écorner l’image du Fonds de soutien à l’agriculture. Interpellé, le ministre de tutelle prend une série de mesures. Parmi celles-ci : la nomination d’un nouveau directeur général, Apollinaire Itoua. Dix mois après, c’est un homme comblé qui a accepté de répondre aux trois questions des Dépêches de Brazzaville.

Quel est l’état des lieux du FSA à votre arrivée ?

Apollinaire Itoua : Je suis à la tête depuis dix mois. Je suis venu trouver une institution en pleine crise de confiance, l’image n’était pas réjouissante sur l’opinion avec les promoteurs qui attendent beaucoup de Fonds de soutien à l’agriculture. Les organes de contrôle ont eu vent de la situation générale du FSA et tous les autres secteurs notamment la presse, le Parlement et le ministre a dû apporter un éclairage. Le fonds était centralisé et travaillait en sous-effectif, les travailleurs dans leur ensemble avaient du mal à satisfaire tout le pays et surtout à recouvrer l’argent qui est entre les mains des promoteurs qui se sont fait passer opérateurs agropastoraux. Aujourd’hui, nous réclamons avoir restauré la confiance au sein de la structure. L’image du FSA est en train d’être améliorée dans la mesure où j’ai apporté plus de rigueur pour l’octroi des crédits. Pour la première fois, j’ai demandé que les travailleurs du FSA soient immatriculés à la Caisse nationale de sécurité sociale.

Qu’avez-vous fait avec le Budget 2014 adopté en avril dernier ?

A.I. : Il faut dire, sur le budget 2014, que nous n’avons reçu aucun fonds ni en fonctionnement ni en investissement et nous fonctionnons avec le report de 2013. En termes de réalisation, on ne peut pas en parler puisque nous avons rien reçu à ce jour. On espère dans un avenir proche être en mesure de réaliser notre programme d’activités qui est sous-entendu par le versement de cette subvention. Nous sommes arrivés avec la mission d’apporter plus de rigueur au niveau du fonds de soutien à l’agriculture. Nous devons partir sur de nouvelles bases en ce qui concerne les conditions d’éligibilité de nos ressources. Nous avons travaillé sur un document qui résume les conditions d’éligibilité qui devra être validé au prochain comité de direction. Le FSA n’est pas un fonds d’initiatives. Il est une institution qui appuie des personnes qui travaillent déjà dans l’agropastoral. Ce sont ceux-là qui sont en droit d’attendre les appuis du FSA. Il faut bien que les promoteurs montrent leur bonne foi, car nous nous sommes accordés sur les modalités d’utilisation de cette première tranche. Nous envoyons les équipes sur le terrain pour juger de l’opportunité ou non d’accorder les financements complémentaires. Nous sommes venus trouver un niveau de recouvrement de l’argent des débiteurs de 12%, aujourd’hui ce taux a été doublé mais nous n’avons pas encore le montant exact puisque le travail est en cours. Et nous sommes satisfaits. Nous avons une instruction de la tutelle de ne pas toucher à cet argent.

Face à ces contraintes, comment envisagez-vous l’avenir ?

A.I. : Je suis dans l’impatience car nous devons aider les promoteurs agropastoraux. L’argent tant attendu servira à poursuivre le programme d’appui aux jeunes producteurs ruraux, lancé à Sibiti, pour qu'il s'étende aux autres départements. Un partenariat est aussi envisagé avec le fonds d’appui à coûts partagés, pour renforcer les capacités des promoteurs locaux. Ces derniers ont besoin de semence, d’outils, de formation, et d’argent en guise de fonds de roulement. Le FSA envisage la signature d’un accord avec un concessionnaire en tracteurs qui s’installera au Congo. Nous verrons dans quelle mesure apporter le service après-vente à nos bénéficiaires qui feront le choix d’acheter un tracteur. (…) La maintenance est importante.

Nancy France Loutoumba