Gabon: Libreville quadrillée par les forces de sécurité

Jeudi 1 Septembre 2016 - 17:15

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Les forces de sécurité gabonaises quadrillaient jeudi Libreville après une nuit de pillages et d'émeutes.

"La démocratie s'accorde mal des succès autoproclamés, des groupuscules formés à la destruction. La démocratie s'accommode mal de la prise d'assaut d'un parlement et de la télévision nationale", a déclaré jeudi après-midi le président du Gabon Ali Bongo.
Le président sortant s'exprimait lors d'une courte déclaration à la presse au palais présidentiel, après 24 heures de troubles dans plusieurs villes du pays depuis l'annonce de sa réélection par la commission électorale.

A l'issue de cette allocution, le ministre gabonais de l'Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubey a, lors d'une brève conférence de presse,  fait état de 600 à 800 interpellations sur Libreville, et 200 à 300 sur le reste du pays.
Selon le commandant de la police nationale gabonaise, Jean-Thierry Oye Zue, six policiers auraient été blessés ajoutant qu'il devait y avoir très vraisemblablement des blessés parmi les civils. La veille, l'opposant Jean Ping - qui n'a pas indiqué où il s'était réfugié - avait fait état d'au moins deux personnes tuées dans l'assaut contre son QG de campagne dans la nuit de mercredi à jeudi.
La capitale quadrillée
Le centre de Libreville était quadrillé par les forces de l'ordre, notamment aux abords de l'Assemblée nationale, incendiée mercredi, et du QG de Jean Ping, pris d'assaut dans la nuit, ont constaté des correspondants de l'AFP.

L'armée aurait fouillé le QG de campagne de Jean Ping selon l'un des responsables de l'opposition, l'ancien vice-président Didjob Ding Duvungui, qui se trouvait lui-même dans un groupe d'une dizaine de personnes en attente de transfert au siège de la gendarmerie pour y être auditionnés.

Aux abords de l'Assemblée, la police s'est efforcée jeudi en fin de matinée d'empêcher tout attroupement en tirant des grenades de gaz lacrymogène.

Mercredi en fin d'après-midi, la commission électorale avait annoncé la réélection du président sortant pour un deuxième septennat avec 49,80% des suffrages devant son rival Jean Ping (48,23%), 73 ans. Cet écart marginal représente une différence de 5.594 voix, sur un total de 627.805 inscrits. Ali Bongo, 57 ans, devrait sa réélection à son score écrasant dans son fief familial, le Haut-Ogooué, où il aurait obtenu 95,46% pour plus de 99% de participation.

Comme l'opposition, l'Union européenne, la France et les Etats-Unis ont demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote du Gabon (environ 2.500).

La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a qualifié jeudi la situation post-électorale au Gabon de "crise profonde" et a appelé les différentes parties "au calme". "Il est important que tous les acteurs rejettent la violence et appellent au calme. Toute contestation doit se faire avec des moyens pacifiques afin d'éviter l'embrasement du pays", a déclaré la vice-présidente de l'UE dans un communiqué.
"Avec l’Union européenne, la France appelle à la publication des résultats, bureau par bureau. C’est de cette manière que les Gabonais pourront avoir confiance dans les résultats et qu’il n’y aura aucun doute sur le respect de leur choix", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault tandis que François Hollande a appelé ce matin toutes les parties à "l'apaisement et à la retenue", condamnant avec la plus grande fermeté les violences et les pillages ainsi que les menaces et attaques portées contre les partisans des principaux candidats.

 

 

 

D'après AFP

Légendes et crédits photo : 

Les forces de l'ordre quadrillent Libreville pour éviter les pillages (Marco Longari/AFP)

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