Gabon: Libreville quadrillée par les forces de sécuritéJeudi 1 Septembre 2016 - 17:15 Les forces de sécurité gabonaises quadrillaient jeudi Libreville après une nuit de pillages et d'émeutes. "La démocratie s'accorde mal des succès autoproclamés, des groupuscules formés à la destruction. La démocratie s'accommode mal de la prise d'assaut d'un parlement et de la télévision nationale", a déclaré jeudi après-midi le président du Gabon Ali Bongo. A l'issue de cette allocution, le ministre gabonais de l'Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubey a, lors d'une brève conférence de presse, fait état de 600 à 800 interpellations sur Libreville, et 200 à 300 sur le reste du pays. L'armée aurait fouillé le QG de campagne de Jean Ping selon l'un des responsables de l'opposition, l'ancien vice-président Didjob Ding Duvungui, qui se trouvait lui-même dans un groupe d'une dizaine de personnes en attente de transfert au siège de la gendarmerie pour y être auditionnés. Aux abords de l'Assemblée, la police s'est efforcée jeudi en fin de matinée d'empêcher tout attroupement en tirant des grenades de gaz lacrymogène. Mercredi en fin d'après-midi, la commission électorale avait annoncé la réélection du président sortant pour un deuxième septennat avec 49,80% des suffrages devant son rival Jean Ping (48,23%), 73 ans. Cet écart marginal représente une différence de 5.594 voix, sur un total de 627.805 inscrits. Ali Bongo, 57 ans, devrait sa réélection à son score écrasant dans son fief familial, le Haut-Ogooué, où il aurait obtenu 95,46% pour plus de 99% de participation. Comme l'opposition, l'Union européenne, la France et les Etats-Unis ont demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote du Gabon (environ 2.500). La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a qualifié jeudi la situation post-électorale au Gabon de "crise profonde" et a appelé les différentes parties "au calme". "Il est important que tous les acteurs rejettent la violence et appellent au calme. Toute contestation doit se faire avec des moyens pacifiques afin d'éviter l'embrasement du pays", a déclaré la vice-présidente de l'UE dans un communiqué.
D'après AFP Légendes et crédits photo :Les forces de l'ordre quadrillent Libreville pour éviter les pillages (Marco Longari/AFP) Notification:Non |