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Gouvernance mondiale : l’Afrique perd tous les ans plus de 50 milliards de dollars dans des mouvements illicites

Dimanche 30 Mars 2014 - 4:45

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Le secrétaire général adjoint de l’ONU, Jan Eliason, et l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki soulignent la nécessité d’efforts accrus au niveau mondial pour lutter contre les mouvements illicites de capitaux en provenance d’Afrique qui paralysent le développement du continent africain

Selon certaines estimations, plus de 50 milliards de dollars sont perdus tous les ans à cause de mouvements illicites de capitaux en provenance d’Afrique, un montant largement supérieur au montant officiel de l’aide au développement reçu par l’Afrique.

Jan Eliasson a fait cette déclaration au cours de la cérémonie d’ouverture de la session de la commission de haut niveau sur les mouvements illicites de capitaux en provenance d’Afrique, qui vient de se tenir à New York, au siège de l’ONU. Cinquante milliards de dollars de pertes constituent un chiffre stupéfiant qui représente les dommages causés aux individus, au développement et au programme de gouvernance de l’Afrique en général, selon lui.

Il pense qu’il faut empêcher l’Afrique de perdre des ressources avec des mouvements illicites. Des fonds qui pourraient permettre de satisfaire les besoins de ses populations et leur permettre de bâtir un avenir meilleur. Pour ce faire, il préconise des concertations en vue de régler le problème de ces mouvements illicites de capitaux en provenance d’Afrique afin de garantir la croissance et le développement du continent.

L’ancien président sud-africain Thabo Mbeki a expliqué que l’argent perdu chaque année était un capital généré dans le continent, qui lui appartient, mais qui le quitte par des moyens illicites. Selon lui, environ deux tiers des mouvements illicites de capitaux proviennent des activités des sociétés multinationales alors que 30% ou plus proviennent directement d’activités criminelles, parmi lesquelles la drogue, le trafic d’êtres humains et la corruption. Il souhaite que l’on décrypte la question des mouvements illicites en provenance d’Afrique, aussi bien du point de vue africain, pourvoyeur de ces fonds illicites, que du point de vue des pays qui les accueillent « afin que les recommandations produisent des effets dans les deux sens », a-t-il indiqué.

La commission de haut niveau est une émanation de la Commission des Nations unies pour l’Afrique et de l’Union africaine. Elle est fonctionnelle depuis février 2012 et lutte contre les mouvements illicites de capitaux en provenance de l’Afrique. Présidée par Thabo Mbeki, elle regroupe neuf autres personnalités distinguées, africaines et du reste du monde. À New York, elle vient de se réunir avec les représentants du gouvernement américain, du secteur privé, de la société civile, des institutions multilatérales, des universitaires, pour échanger sur la question des mouvements illicites de capitaux dont le rapport final sera publié en juin 2014.

Ce rapport contiendra à la fois des réflexions, des observations sur la question et des propositions africaines et du reste du monde sur la réponse à apporter à « cette perte sèche » qui relève de la gouvernance internationale, parfois confisquée par les hommes dont la gestion est de plus en plus critiquée et critiquable dans les faits.

Noël Ndong