Guinée : l’élection présidentielle fixée au 11 octobre 2015Mercredi 11 Mars 2015 - 11:01 Alors que le mandat du président Alpha Condé arrive à son terme, après son élection controversée en 2009-2010, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé le mardi 10 mars que le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 11 octobre 2015. Si la date suscitée est raisonnable aux yeux du pouvoir, l’opposition qui avait déjà indiqué qu’elle n’acceptera pas la tenue des municipales après la présidentielle réclame l’organisation des élections locales avant le scrutin présidentiel pour plusieurs raisons. Garantir la transparence du scrutin dont l’organisation serait supervisée par des maires élus et non nommés par délégation spéciale en est la raison fondamentale. Or le pouvoir a prévu la tenue des communales à la fin du mois de mars 2016. Les opposants estiment par ailleurs que l’inversion de l’ordre des élections aurait pour conséquence de proroger ce qu’ils appellent « le mandat illégal des délégations spéciales et des chefs de quartier ». Ces délégations spéciales ne sont autres que les autorités locales qui font office de maire dans les communes. Elles ont été nommées par décret présidentiel. La pomme de discorde dans la préparation des scrutins présidentiel et local réside au fait que l’opposition pense que le pouvoir veut passer par ces maires pour « préparer une fraude massive et généralisée du scrutin présidentiel afin de s’accrocher au pouvoir ». Le président sortant Alpha condé, qui est candidat à sa propre succession, assurait depuis quelque temps que l’élection se tiendrait bien en 2015, mais l’opposition redoutait qu’il ne retarde le scrutin, pour cause de l’épidémie d’Ebola qui sévit dans son pays. Malgré le désaccord sur cette question, le président de la commission, Balary Fofana, a d’ores et déjà assuré qu’il n’y aurait aucun problème à tenir le second tour de la présidentielle dans les deux semaines après proclamation officielle des résultats du premier tour. Pour Sydia Touré, l’un des leaders des partis de l’opposition, « la Céni est aux ordres du pouvoir ». « Sur 25 membres, cette commission paritaire n’en compte que trois de l’opposition », a-t-il déploré. Notons que le coût global de ces élections guinéennes est estimé à 725 milliards 52 millions de francs guinéens, soit environ 100 millions de dollars américains.
Nestor N'Gampoula |