Immigration : le Premier ministre français demande le réexamen des accords avec l'AlgérieJeudi 27 Février 2025 - 8:46 Le Premier ministre français, François Bayrou, demande à Alger de « réexaminer en totalité » les accords conclus en 1968 dans un délai « d’un mois à six semaines ». François Bayrou accuse l’Algérie de contrevenir aux termes des accords sur l'immigration en refusant « la réadmission des citoyens algériens qui ont des papiers d’identité vérifiés, sur leur sol ». Par ailleurs, Paris allait « présenter au gouvernement algérien une liste d’urgence de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays ». Et « s’il n’y avait pas de réponse, ça serait la dénonciation des accords qui serait la seule issue possible mais ce n’est pas celle que nous souhaitons » a-t-elle tempéré, considérant que les accords de 1968 « donnent des avantages considérables aux ressortissants algériens ». Faire de la lutte contre l’immigration illégale une priorité Concernant la thématique migratoire, le Premier ministre a fait savoir que la France allait faire de « la lutte contre l’immigration illégale une priorité » de son « action diplomatique ». « La délivrance des visas tiendra compte de la coopération migratoire des pays d’origine » a-t-il détaillé. « La France est un pays dont la tradition est l’asile à condition que cette démarche ne soit pas dévoyée de ses véritables finalités » a-t-il plaidé. Il a estimé que le « peuple a le droit d’exiger que sa loi soit respectée » mais que « ce n’est pas le cas notamment parce que les OQTF (NDLR: Obligation de quitter le territoire français), ne sont pas acceptées par un certain nombre de pays ». Des mesures de restrictions de circulation et d’accès au territoire Ces déclarations interviennent alors que « des mesures de restrictions de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens ont été prises » et ont été dévoilées par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. En réaction à cette annonce, la diplomatie algérienne a estimé que cette mesure « s’inscrit dans une longue liste des provocations, des intimidations et des menaces dirigées contre l’Algérie » et « sont de nul effet sur notre pays qui n’y cèdera pas. Toute mesure attentatoire à ses intérêts fera l’objet de mesures réciproques, strictes et immédiates », a poursuivi Alger. Le contentieux historique entre Alger et Paris est profond. En plus de la question des archives et de la restitution des biens confisqués, l’Algérie réclame des réparations sur les essais nucléaires français sur son territoire et l’indemnisation des victimes, souhaitant également de la reconnaissance des crimes coloniaux par la France officielle. Mais les relations entre les deux pays se sont davantage dégradées à l’été 2024, sur fond de reconnaissance, par Paris, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En réaction, Alger a rappelé son ambassadeur à Paris et le président Tebboune a annulé un déplacement en France, initialement prévu en septembre 2024. Noël Ndong Notification:Non |