Inondations : des attentes de la population encore pressantes

Mardi 11 Février 2025 - 16:15

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Drainage des eaux fluviales, finalisation des travaux de construction de la digue à Mossaka, construction des maisons et écoles en hauteur, fourniture en eau potable et en électricité, érection des Centres de santé intégrés (CSI), telles sont, entre autres, les attentes de la population riveraine du fleuve Congo et ses affluents, en proie souvent aux inondations.

Depuis 2019, l’axe fluvial a souvent été frappé par de très fortes inondations dont celles de 2023-2024 demeurent sans nul doute les plus dangereuses. Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) qui était en première ligne suite à l’appel à l’aide humanitaire lancé par le gouvernement a déployé, du 1er au 8 février, une équipe accompagnée de la presse pour faire une évaluation de sa réponse humanitaire apportée aux victimes et voir comment la population a pu développer ses capacités de résilience, grâce au soutien reçu. De Makotimpoko, dans le département des Plateaux, à Likendzé, Bonga, Konda et Mossaka, dans la Cuvette, la réalité est la même à quelques exceptions près.

Les habitants ont encore en mémoire le triste souvenir des inondations de novembre 2023 à janvier 2024. « Il n’y a pas école pendant cette période, parce que tout était dans l’eau, le CSI y compris. Des gens étaient soignés dans les pirogues. A Makotimpoko, chaque famille a au moins une pirogue parce que pendant les inondations, toute la localité est dans l’eau. Seuls des gens ayant des maisons sur pilotis étaient un peu épargnés », a témoigné un jeune homme, souhaitant la construction des maisons en hauteur et la finition des travaux de construction du siège de la sous-préfecture de Makotimpoko.

Le chef-lieu du futur département Congo-Oubangui, Mossaka, n’a lui aussi pas échappé à ces inondations. Si en 2023 et début 2024 la population ne savait pas à quel saint se vouer suite aux inondations, celles de 2024-2025 n’ont pas fait trop de victimes. « Quand on parle d'inondations à Mossaka, c'est toute la sous-préfecture qui est concernée. Cette année, il y a eu dix-sept familles dans l'eau dans la communauté urbaine de Mossaka », a indiqué une autorité locale, plaidant pour la finalisation des travaux de construction de la digue de Mossaka arrêtés depuis plusieurs années.

En effet, l’eau qui était quelque peu remontée à la surface s’est très vite retirée. Certaines personnes sont restées jusqu’aujourd’hui sans abri. « Voici ma maison, elle a été complètement dévastée en 2023. Je vis dans cette maison de l’ex ONPT, les enfants se sont déplacés pour aller étudier ailleurs. Pour intégrer cette maison, il m’a fallu réfectionner une partie de la toiture. J’attends le jour que l’Etat viendra me faire sortir d’ici », a laissé entendre Onangas, une vendeuse de beignets. 

Renforcer la résilience

A quelque 15 km de Mossaka, notamment à Bonga, village des baobabs, après le retrait des eaux, les épidémies ont fait leur apparition. Selon Mpaka Bothili, agent de santé de nationale RD-congolaise en service dans la localité depuis dix mois, les cas graves ont été évacués à Moussaka. Le souhait des habitants est de doter Bonga d’un CSI. « Nous avions connu beaucoup d'inondations, notamment en 2019, 2020, 2023 et 2024. Mais, pendant celles de 2023, nous avons même changé de mode de vie. Nous n'avions reçu aucune aide, seulement des délégations. Sauf l'Unicef qui a doté les élèves des kits scolaires et des produits pour le traitement d'eau », a déclaré Thierry Francis Etongolo, le chef du village.

Situé quant à lui entre Mossaka et Makotimpoko, le village Konda a été aussi secoué par les inondations avec des pertes en vies humaines. « Nous avons eu du mal à enterrer les enfants morts pendant les inondations de 2023. Pour inhumer les corps, il fallait parcourir au moins 6 km pour trouver les termitières. Depuis que je suis né, c’est pour la première fois que l’eau est arrivée à ce niveau », a dit le chef du village Konda, Serge Gambomi. Il a demandé aux pouvoirs publics et ses partenaires de trouver des solutions durables aux inondations afin d’éviter l’éternel recommencement.

Dans ces différentes localités, les interventions de l’Unicef et ses partenaires consistaient, entre autres, à la dotation des écoles et élèves en kits scolaires, la construction des salles de classe provisoires, le traitement d’eau ainsi que la dotation des structures sanitaires en produits pharmaceutiques. Des efforts qui méritent d’être renforcés ssinon consolider lors des prochaines inondations.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Des maisons sur pilotis à Makotimpoko / Adiac 2- Un puits d’eau réfectionné par l’Unicef dans l'enceinte de l'hôpital de base de Mossaka / Adiac 3- Une victime des inondations à Konda/Adiac

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