Interview. Clarisse Muvuba : « Pourquoi s’arrêter alors que l’on vient à peine de commencer ? »

Mardi 8 Juillet 2014 - 20:00

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Bien jeune encore, l’Association des femmes cinéastes congolaises (AFCC) n’a pas attendu de souffler sa première bougie pour se lancer dans une ambitieuse entreprise, à savoir l’organisation du Cinef, le festival du Cinéma au féminin. Créé de fraîche date, le regroupement féminin a voulu s’affirmer sur la place publique mettant en lumière le travail accompli jusqu’ici par leurs compatriotes d’ici et de la diaspora. Coordonatrice de l’AFCC, la cinéaste Clarisse Muvuba nous fait le point de la première édition du Cinef et de ses perspectives d’avenir.

Clarisse Muvuba en compagnie du cinéaste Tshoper Kabambi à l’ouverture du CinefLes Dépêches de Brazzaville  : À quelques neuf mois à peine d’existence, l’AFCC organise un festival. N’était-ce pas un peu prématuré ? Était-ce le bon moment pour oser pareille organisation ?

Clarisse Muvuba  : Si c’était le bon moment, je ne pourrais le dire, mais tout ce que je sais, c’est que nous étions prêtes à le faire. En fait, l’idée d’organiser un festival avait précédé la création de l’association. Nous nous étions réunies au départ dans l’idée de mettre sur pied un festival et c’est par la suite que nous avons trouvé bon de nous constituer en association afin de réaliser en commun plusieurs projets au lieu de s’arrêter au seul festival.

LDB : Quelle évaluation feriez-vous du festival, honnêtement quelle note penseriez-vous mériter en considérant son déroulement du début à la fin ?

CM  : Je nous donnerais sept sur dix (7/10). Il faut dire que nous ne connaissions pas encore bien jusqu’où les partenaires étaient prêts à nous accompagner. Il y a de ces choses qui n’ont pas été à notre avantage.

LDB : Ya-t-il un aspect tout particulier du Cinef que vous pensez n’avoir pas pu accomplir à la mesure de vos prévisions  ?

CM  : Les projections à la cité. Souvent, nous étions là à temps et ce n’était pas le cas pour le partenaire chargé de nous fournir le matériel. Toute l’équipe du Cinef était là à l’heure mais la logistique avait toujours du retard. En fait, c’était embarrassant et cela l’est toujours, je pense, lorsque soi-même, l’on a pas assez d’argent pour faire les choses de la meilleure manière qui soit. Ainsi, au lieu d’avoir à subir ce désagrément à chaque fois, nous aurions trouvé une solution de rechange.

LDB : En tant que coordinatrice, que tenez-vous pour meilleur dans le déroulé du Cinef  ?

C.M.  : La présence des autorités locales à l’ouverture m’a marquée. Nous ne nous attendions pas à ce que la ministre Olenga ou d’autres excellences soient de la partie, hormis la marraine, Me Marylin Yema. Et de voir que même les partenaires qui ne nous ont pas financées au final, nous avaient tout de même honoré de leur présence question de marquer leur volonté de nous soutenir malgré tout, je crois que c’était une bonne chose.

LDB : Pensez-vous pouvoir continuer l’aventure en vue d'organiser une autre édition du Cinef ?

CM  : Pourquoi s’arrêter alors que l’on vient à peine de commencer ? Déjà l’année prochaine nous tiendrons la deuxième édition. Dans deux ou trois mois, nous allons nous lancer dans les préparatifs.

LDB : Hormis le prochain Cinef, quelles sont les autres perspectives de l’AFCC ?

CM  : L’AFCC a en vue l’organisation de formations. Il est un fait que les centres ou écoles de cinéma sont inexistants. Nous pensons y mettre un accent particulier dans l’espoir de produire et réaliser de meilleurs films dans l’avenir.

Propos recueillis par

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Clarisse Muvuba en compagnie du cinéaste Tshoper Kabambi à l’ouverture du Cinef