Interview. Diaspora : Hugues Ngouélondélé sur l'interêt du 1er forum de recrutementLundi 8 Novembre 2021 - 17:34 L’initiative de l’Agence congolaise pour l’emploi de venir à la rencontre des Congolais de l’étranger se déroule sous le haut patronage du ministère de la Jeunesse, des Sports, de l’Education civique, de la Formation qualifiante, à Issy-les-Moulineaux, près de Paris. Le ministre Hugues Ngouélondélé répond aux questions des Dépêches de Brazzaville. Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Pourquoi développer une stratégie congolaise de recrutement depuis Paris ? Hugues Ngouélondélé ( H.N.) : Le premier Forum européen de recrutement de la diaspora congolaise s’inscrit dans la résolution d’un problème qui est celui de l’inadéquation entre les offres et les demandes d’emplois. Les entreprises ont besoin aujourd’hui de compétences spécifiques qu’elles ne trouvent pas sur le marché local. C’est dans ce cadre que l’Agence congolaise pour l’mploi et les entreprises organisent, les 9 et 10 novembre, ce forum à Issy les Moulineaux. L.D.B. : Certes, les candidats congolais hors de leur pays d’origine ont une relation personnelle avec le Congo. Mais, proposez-vous déjà quelque chose à ceux qui sont sur place ? H.N. : L’Agence congolaise pour l’emploi (ACPE) travaille quotidiennement avec les demandeurs d’emplois dans la mise en relation « intermédiation » avec les entreprises exerçant sur le marché congolais. Pour accompagner les demandeurs d’emplois dans leur démarche de recherche de travail, cette agence a mis en place, depuis quelques mois, des ateliers coachs emploi qui aident les demandeurs d’emploi à mieux postuler et ainsi développer leur potentialité à passer des entretiens de pré-embauche. L’ACPE a aussi organisé des journées emploi-formation au mois d’août dernier à Brazzaville. Ces journées ont accueilli près de 400 jeunes demandeurs d’emplois qui ont été pris en charge et sont accompagnés dans leur recherche d’emploi. Ces journées emploi-formation seront également organisées prochainement à Pointe-Noire et d’autres villes du pays. La mission dont est dotée l’ACPE est de mettre en relation les meilleurs profils en face des entreprises afin que soient en adéquation les offres et les demandes d’emplois. L.D.B. : Comment procéderez-vous dans votre rôle spécifique de chasseurs de têtes pour le Congo ? H.N. : Les entreprises ont aujourd’hui pour obligation de notifier les offres d’emplois à l’ACPE, à charge pour elles de publier ces offres sur ses réseaux sociaux et son site internet final. Elle enregistre ensuite les meilleurs profils correspondants dans sa base de données et les transmet aux entreprises qui feront leur sélection finale avec le concours de ses services. L.D.B. : Quel dispositif comptez-vous mettre en place ? H.N. : Le dispositif mis en place n’est autre que celui de faire respecter la règlementation en matière d’emploi en République du Congo. Il faudrait que nous commencions par respecter et faire appliquer nos propres lois. L.D.B. : Indépendamment de ceux qui seraient actuellement sans emploi, croyez-vous que les Congolais de la diaspora soient prêts à lâcher leur confort même si ce n’est que de fortune ? H.N. : Le retour au pays n’est pas une décision qui se prend à la hâte, c’est un projet qu’il faut préparer. Ce forum tel que pensé devrait permettre aux Congolais de la diaspora européenne d’entrevoir les différentes opportunités d’emplois et les mécanismes de retour au pays. Le contact avec les entreprises et les différentes structures représentées lors de ce forum devraient répondre à plusieurs questions que les gens se posent lorsqu’ils entreprennent le projet de regagner leur pays d’origine. L.D.B. : À l’issue de ces deux journées de l’identification et de la sélection de profils, quels seront les critères d’évaluation par rapport à votre valeur ajoutée ? H.N. : Ce forum permettra à l’Agence congolaise pour l’emploi de disposer d’une bonne base de données de professionnels congolais désireux de rentrer travailler au Congo. Nous pourrons ainsi proposer aux entreprises des profils appropriés lors de leurs recherches de compétences spécifiques qu’on ne trouve pas sur le marché local. Ce forum est le trait d’union entre les compétences congolaises de la diaspora européenne et les entreprises installées en République du Congo. L.D. : Pour terminer, quelles sont les retombées de la scission de l’Onemo en deux entités distinctes ? H.N. : Nous sommes à deux ans après que la réforme a permis de scinder ce service public de l’emploi en deux. A savoir, d’une part, l’Agence congolaise pour l’emploi, et de l’autre, le Fonds national à l’employabilité et à l’apprentissage. Lors de cette scission, le but visé consistait à optimiser la réponse à apporter sur l’inadéquation formation-emploi. Aujourd’hui, l’expérience est le critère principal pour l’emploi ; accéder à l’emploi exige un développement de compétences, et qui dit compétences évoque le développement de son employabilité. Celle-ci est définie, selon l’Organisation internationale du travail, comme étant la capacité pour un individu d’obtenir un emploi, de le conserver et d’évoluer dans tout écosystème économique. A ce jour, force est de constater qu’entre les deux entités, le travail s’effectue à l’image d’une course de relais où l’une transmet le témoin à l’autre. C’est un véritable chantier dont les résultats sont perceptibles par l’opérationnalité et la proximité dont font montre ces deux structures envers leurs cibles. Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Photo : Hugues Ngouélondélé
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