Interview. Tshoper Kabambi : « Le travail des cinéastes vaut la peine d’être accompagné »

Samedi 28 Décembre 2013 - 14:00

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L’atelier de critique cinéma qui s’est tenu dernièrement à l’Institut français était une initiative de cinéastes à l’intention de la presse locale portée par Tshoper Kabambi Kashala, jeune réalisateur et producteur congolais, directeur de Bimpa production. Dans l’entretien accordé aux Dépêches de Brazzaville, il parle du but de cette formation qui a bénéficié du concours du Bureau audiovisuel de l’ambassade de France et d’Anankoy Pictures.

Les Dépêches de Brazzaville : Qui est donc Tshoper Kabambi  ?

Tshoper Kabambi  : Je suis cinéaste, diplômé en arts dramatiques et cinéma à l’INA. J’ai fait plusieurs stages en prise de vues, montage et réalisation à Kinshasa, à la Fémis à Paris et également en Belgique.

LDB : Dans quel but aviez-vous organisé l’atelier de critique cinéma ?

TK : Nous avons tenu à organiser l’atelier sur le cinéma, mon métier, parce qu’au Congo, c’est une profession qui existe mais pas de façon bien assise comme il le devrait. À ce jour, beaucoup de jeunes l’exercent avec passion mais ne sont pas soutenus. Mais cela ne les empêche pas de travailler et de produire des œuvres. Bonnes ou mauvaises, ces réalisations ont le mérite d’exister, et ce travail, je le crois, vaut la peine d’être accompagné d’une manière ou d’une autre. Ainsi, après une réflexion au sein de mon équipe de production, vu que ma boîte a pour devise : « Bimpa Production pour l’émergence, la promotion et la visibilité du cinéma congolais », nous voulions trouver le moyen d’y parvenir. Il existe tout un département qui y réfléchit. Nous en sommes donc venus à penser à plusieurs actions à mener dans ce sens dont l’organisation d’un atelier de critique de cinéma qui servirait à former des journalistes familiers de la culture. Il était important de trouver des journalistes actifs sur le terrain, disposés à écrire des articles ou de créer des émissions sur le cinéma.

LDB : Pensez-vous que l’atelier de critique cinéma servira votre dessein ?

TK : Oui, c’est déjà là un grand pas de fait. La contribution d’Olivier Barlet qui n’est pas n’importe qui est déjà une très bonne chose. Sa participation pour la formation des quinze journalistes que je respecte beaucoup n’est pas peu de choses. Et voir la disposition des journalistes à prendre part à l’atelier cela m’a beaucoup rassuré. J’ai trouvé des gens qui ont manifesté de l’intérêt pour le 7e art congolais qu’ils aiment en acceptant de l’accompagner, c’est une façon de contribuer à son émergence. Cela est dans la voie pour l’atteinte de cet objectif. Il reste à voir l’entrain qu’ils mettront à y travailler. Mais nous sommes en bonne voie, journalistes et cinéastes, pour vulgariser le cinéma congolais.

LDB : Les participants avaient donc été bien ciblés… ?

TK : Oui, ce n’était pas un hasard. Nous avons mis du sérieux à la chose. Nous avons étudié avec attention les dossiers qui nous ont été soumis en rapport avec notre appel à candidatures. Nous savons pourquoi notre choix s’est porté sur les quinze participants et pourquoi nous les avons sélectionnés eux. Le critère primordial était qu’ils soient des journalistes et ensuite, il fallait avoir la certitude qu’ils sont actifs. Nous avons pu voir leurs productions écrites ou audiovisuelles sur le cinéma ou tout au moins des domaines très proches du cinéma. Question de s’assurer qu’ils publieront leurs articles et diffuseront leurs émissions sur le cinéma.

LDB : À quel niveau se situent vos attentes par rapport à l’atelier  ?

TK : Sur les quinze participants, si il y a au moins le tiers, cinq qui s’adonnent à leur tâche, se montrent assez actifs, ce sera déjà très bien. Les critiques devront faire leur travail et le cinéaste que je suis de son côté fera ses films. Mais, je reste ouvert à toute sorte de partenariat. La balle est dans le camp des journalistes qui doivent se prendre en mains et voir de quelle manière bien mener la critique. Il n’est pas exclu qu’ensemble nous réfléchissions sur ce qu’il conviendra encore de faire. Je peux toujours leur fournir, au besoin, une sorte d’accompagnement. J’ai en réserve des propositions à leur faire et je crois qu’ils vont aimer.

Propos recueillis par Nioni Masela

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Tshoper Kabambi et Antoine Yvernault (attaché audiovisuel, ambassade de France) procédant à la remise des diplômes à la fin de l’atelier (Photo Bimpa Production)