Investissements directs étrangers : les centres d’intérêt se sont déplacés en Afrique

Lundi 19 Mai 2014 - 18:10

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Seuls l’Afrique du Sud et le Nigéria ont conservé respectivement les première et troisième positions dans le top 10, malgré un recul manifeste observé dans ces deux pays, et l’on a constaté tout au long de l’année 2013 la montée en puissance des nouveaux pôles d’attractivité réunissant des pays qui n’alignent pas nécessairement une longue tradition minière, selon le dernier rapport du cabinet international Ernst & Young sur l’attractivité de l’Afrique en 2014.

 Les investisseurs ont affiché un réel désir d'étendre leurs activités bien au-delà des marchés habituels que constituent l’Afrique du Sud, le Nigéria ou le Kenya. Cet intérêt a aussi visé les secteurs orientés vers les biens de consommation, notamment les technologies, les médias et télécommunications, la vente au détail, les services financiers. Ensemble, ils ont représenté environ 50% des projets recensés en 2013. Plusieurs paramètres justifient l’émergence de ces nouveaux pôles d’attractivité dans la région. Le rapport a fait état, par exemple, de la constitution progressive d’une classe moyenne, de la mise en œuvre des projets d’intégration et du développement des infrastructures de base, des progrès démocratiques, de la stabilité du cadre macro-économique et de la disponibilité des ressources naturelles.

Globalement, le rapport a mis en lumière des profonds changements dans le continent africain. La bonne nouvelle est la hausse de 4,7% des investissements directs étrangers (IDE). En s’appuyant sur les statistiques, l’Afrique subsaharienne a même volé la vedette à l’Afrique du nord, en raison des incertitudes persistantes dans cette sous-région d’Afrique visiblement en déclin, a noté le rapport. Les IDE ont connu une réduction de 30% en Afrique septentrionale au moment où ils se sont accrus de 4,7% en Afrique subsaharienne. La part de la sous-région d'Afrique subsaharienne est en constante hausse depuis dix ans, grâce à des taux de croissance historiques. L’autre grande révélation est la progression des investissements intra-africains. Les investisseurs africains ont triplé ces dix dernières années, passant de 8% en 2003 à 22,8% en 2013.

En dehors de l’intérêt plus prononcé des investisseurs sur les secteurs liés aux biens de consommation, au détriment des industries extractives, l’image de l’Afrique s’est améliorée, en dépit d'un écart persistant entre les investisseurs qui opèrent déjà ou non sur le continent. Pour la première fois, la sous-région subsaharienne a drainé près de 80% des IDE. Mais qui sont les investisseurs potentiels ? Il y a le Royaume-Uni en tout premier. Ce pays reste le principal investisseur avec ses 104 projets enregistrés en 2013, et ses apports de capitaux intra-africains sont en constante progression. Il y a ensuite les États-Unis avec 78 projets seulement, soit une baisse de 20% par rapport à l’an passé. L’on a cité aussi l’Afrique du Sud pour ses 63 projets (-16% par rapport à 2012). Les entreprises japonaises et espagnoles se sont bien positionnées en 2013, enregistrant respectivement une hausse de 52% et 77%. L’Afrique est la deuxième direction la plus intéressante au monde pour les investissements, après l’Amérique du nord. Dans la foulée, outre Pretoria (142 projets) et Lagos (58 projets), il y a les pays comme le Kenya (68 projets), le Ghana (58 projets), le Mozambique (33 projets), la Zambie (25 projets), l’Ouganda (21 projets). Ces pays de la sous-région ont fait leur rentrée dans le top 10.

Laurent Essolomwa