Journée internationale de la veuve : un appel au respect de la dignité de la femme

Mercredi 24 Juin 2015 - 18:45

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À l’occasion de la célébration de la journée internationale de la veuve le 23 juin et la journée internationale de l’enfant africain célébrée en différée dans le Kouilou, la direction départementale des affaires sociales a organisé des échanges au siège de la préfecture du Kouilou à Loango au cours desquels, les femmes ont exprimé leur mécontentement face aux exactions que subissent les veuves après le décès de leurs époux. La cérémonie a été patronné par le secrétaire général de la préfecture dudit département, Jean Didier Koumba à ses côtés, la vice-présidente du conseil départemental, Joséphine Castano et le directeur des affaires sociales, Jean-Pierre Mamosso.

Ces échanges entre les administrateurs des affaires sociales du Kouilou, les autorités locales, les veuves et les enfants ont été basés respectivement sur les thèmes retenus cette année à savoir : « Les rites du veuvage: redonnons la dignité aux femmes» et « 25 ans après l’adoption de la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant : accélérons nos efforts pour éliminer le mariage des enfants en Afrique ».

À l’issue des échanges très pertinents sur les faits dégradants que subissent les femmes après la mort de leurs conjoints, le directeur départemental a appelé la population au respect de la loi et la dignité de la femme. Déclarée le 20 décembre 2010 à l’assemblée internationale des Nations unies, la date du 23 juin est la reconnaissance de la situation difficile que vivent les veuves  et les orphelins à travers le monde et constitue une occasion propice pour mettre en valeur leur droit.  « Selon une étude effectuée en 2010, plus de 115 millions des veuves dans le monde vivent dans une extrême pauvreté. Cette situation devient dégradante et alarmante chaque année en raison de la multiplication des conflits armés, des catastrophes naturelles, des violences ethniques, la pandémie du VIH sida et des pratiques traditionnelles discriminantes »,  a indiqué  le directeur départemental et d’ajouter : au Congo, l’exclusion sociale prend une forme réelle et concrète à l’annonce du décès du mari… aussi, la peur du mauvais sort et de la sorcellerie suffit pour remettre tout le monde dans les rangs, le veuvage passe ainsi de 45 jours à 2 ans. Les jeunes orphelins deviennent sans domicile fixe avoués à l’errance. Leur sort devrait constituer une préoccupation nationale », a martelé Jean Pierre Mamosso.

Les enfants du Kouilou disent non au mariage

Parlant de la Journée de l’enfant qui a coïncidé avec le 25e anniversaire de l’adoption de la charte africaine des droits et du bien- être de l’enfant, il a annoncé officiellement le lancement de la campagne sur l’élimination du mariage des enfants. Ainsi, a-t-il indiqué, d’après la charte africaine, tout union formelle ou informelle avant l’âge de 18 ans est une violation des droits humains et a appelé les parents à la protection de leurs filles.  Les estimations du bureau des références démographiques en 2011, précisent que 52 000 millions des jeunes filles des pays en développement se sont mariées avant l’âge de 18 ans, soit une personne sur trois et cette situation met en péril la vie des jeunes filles à bas âge d’où son appel au pouvoir public, la société civile, les chefs traditionnels ou coutumiers de prendre l’engagement pour apporter des réponses durables aux problèmes et des discriminations dont soufrent les filles.

Intervenant à son tour, la représentante du Parlement des enfants du Kouilou, Elda Mavoungou Liambou a rappelé que toute personne de moins de 18 ans est définie comme enfant, elle est vulnérable et à droit à bénéficier de toutes les mesures de protection pour lui assurer une vie meilleure. « Par ma voie, les enfants du Kouilou demande au premier citoyen du département de défendre les personnes vulnérables, notamment les enfants, de donner une voie à ceux qui en sont privé, de poursuivre les auteurs de mariages forcés ou précoces, promouvoir et protéger les droits des enfants », a-t-elle lancé tout en exprimant leur volonté de contribuer à la compagne nationale pour l’éradication du phénomène du mariage des enfants au Congo.

De son côté, Jean Didier Koumba a lancé un appel à tous, de lutter contre les pratiques des rites dégradants et le mariage précoce. « Le gouvernement de la République du Congo se propose de promouvoir les droits à la dignité de la veuve à travers des mesures susceptibles d’améliorer la prise en charge juridique et socio-économique des veuves, il revient à tous, sages, enfants, chefs de quartier et de village de combattre progressivement ces rites néfastes et de sensibiliser les populations de cesser d’agir dans ce sens, luttons contre ce phénomène en veillant au respect de l’application de la loi par des poursuites à l’encontre des personnes qui pratiquent les mariages forcés», a-t-il dit.

Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

Jean Didier Koumba remet les dons à un échantillon des veuves du Kouilou "DR" les autorités départementales posant avec les meilleurs élèves du Kouilou "DR"

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