Justice: la peine de Denis Lessie réduite à quinze mois de prison

Après près d’une année de suspens, le procès Denis Lessie vient enfin de connaître son dénouement après le verdict prononcé en appel par la Cour militaire de Kinshasa/Gombe le 5 mars dernier. Le pasteur de l’Église Arche de Noé s’en tire à bon compte, lui sur qui pesaient des fortes présomptions de culpabilité dans une affaire d’escroquerie qui l’avait sérieusement éclaboussé. Alors qu’en première instance, il avait écopé de dix ans de servitude pénale, l’homme de Dieu a curieusement vu sa peine être réduite sensiblement à quinze mois. Et pour avoir déjà passé douze mois en prison, il en sortira dans trois mois conformément à ce nouvel arrêt. Comme il fallait s’y attendre, c’est avec des cris de joie que ses nombreux fidèles amassés autour de la Cour militaire ont accueilli ce verdit qui réhabilite leur pasteur aux yeux de l’opinion.

Acquitté pour l’accusation d’association de malfaiteurs, Denis Lessie ploie encore sous les charges d’escroquerie et d’incitation à la violation de consigne militaire prononcées en première instance. Et pour ce faire, il est sommé par le tribunal de procéder quelques réparations. Il s’agit notamment de restituer à Jean-Baptiste Ntawa 62.500 dollars dans huit jours et à Dhrolia Umedali, 33.000 dollars dans les trois prochains mois. Ce dernier, pour rappel, avait racheté la jeep Hyundai que l’ancien ministre du Budget lui avait cédée en contrepartie d’une nomination dans le gouvernement Matata Ponyo.

Quant à ses deux autres complices, en l’occurrence, Thierry Okunimo et l’adjudant Louis Kasongo, ils sont tenus solidairement avec le pasteur qui les avait utilisés de payer à l’ancien ministre du Budget 5.000 dollars à titre de dommages et intérêts. Si le premier a été simplement acquitté, le second par contre écope de trois ans de prison pour violation de consigne militaire en plus de la restitution de 20.300 dollars perçus auprès de Jean-Baptiste Ntawa.

Ainsi s’est terminé le feuilleton Denis Lessie qui pourra toujours rebondir si jamais la partie Ntawa s’estime lésée et décidait de pourvoir en cassation. Toutefois, l’écart considérable entre l’arrêt du premier degré et celui en appel laisse penser qu’il y a anguille sous roche dans cette décision de justice qui, d’après maints analystes, ne procède pas de la volonté des seuls juges. Libre dans trois mois, Denis Lessie pourra enfin retrouver ses fidèles et les abreuver des vertus de la morale chrétienne dont il est le premier à transgresser.