Katanga : des ONG inquiètes de l’exportation des minerais sans contrôle de la radioactivitéLundi 30 Décembre 2013 - 15:36 Dans leur plaidoyer, ces organisations, qui pointent du doigt la direction provinciale de l’Office congolais de contrôle (OCC), appellent à une action en vue de lutter efficacement contre le trafic illicite des substances radioactives. Dans un communiqué publié le 3 décembre, des organisations congolaises de promotion et de défense des droits de l’homme basées en RDC se sont dites très inquiètes au sujet de l’exportation des minerais sans contrôle de la radioactivité par la direction provinciale du Katanga de l’OCC. Ces ONG, s’appuyant sur des recoupements de leurs enquêtes, ont, en effet, noté que l’OCC/Katanga percevrait en lieu et place du Commissariat général à l’énergie atomique(CGEA) la taxe à l’exportation des minerais sur le contrôle de la radioactivité. Cela serait, selon ces organisations, dans l’unique but d’empêcher ledit commissariat de disposer des moyens pour réaliser les contrôles légaux. « L’entreprise Volcano Mining a exporté durant toute l’année 2012, des concentrés supposés radioactifs sans que le contrôle de la radioactivité ne soit effectué et le certificat de contrôle de non-radioactivité ne soit délivré. Bien que ce contrôle ne s’effectue pas, l’OCC/Katanga exige aux entreprises exportatrices des minerais de payer la taxe sur le contrôle de la radioactivité qui s’élève à quatre-vingts dollars américains par camion de quarante tonnes », ont-elles expliqué. Ces ONG ont noté que cet état de chose est susceptible de faciliter l’exportation des minerais uranifères, alors que le pays s’est engagé à respecter le traité de non- prolifération des armes nucléaires qu’il a ratifié. Ces organisations ont également rappelé l’accord conclu entre les gouvernements congolais et américain, le 21 décembre 2010, qui reconnaît seul au CGEA, les prérogatives de déterminer le degré de la radioactivité dans les carrés miniers et de délivrer le certificat de non-radioactivité aux produits miniers destinés à l’exportation. « Il va de soi que toutes les entreprises minières de la province du Katanga ont l’obligation de passer par un contrôle, préalable à toute exportation des minerais, auprès du CGEA. C’est la seule façon pour la RDC de lutter contre le trafic illicite des produits uranifères », ont insisté ces ONG, qui ont soutenu que par cette attitude, l’OCC/Katanga contribue au trafic illicite des substances radioactives qui risqueraient de tomber entre les mains des groupes terroristes, mettant ainsi en danger la sécurité de l’ensemble de la Communauté internationale. Devant ces réalités, ces ONG ont exhorté le gouvernement à se conformer aux normes internationales dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite de l’uranium, en réhabilitant le CGEA dans ses attributions et à sanctionner, le cas échéant, en relevant de leur fonction tous les responsables de l’OCC/Katanga impliqués dans cette mafia. Elles ont également recommandé au CGEA de continuer à effectuer le contrôle sur la radioactivité de tous les minerais exportés de la RDC sans se laisser intimider par le réseau de trafic illicite des substances radioactives. Par contre, ces organisations ont demandé de laisser cette tâche au CGEA, « dont l’expertise en la matière est éprouvée par les organismes internationaux y relatifs ». Alors que la Communauté internationale a été appelée à accompagner le gouvernement congolais dans la mise en place des mécanismes efficaces pour lutter contre le trafic illicite des minerais radioactifs. Lucien Dianzenza |