![]() Kimbanseke : une femme a risqué d'être brûlée viveMardi 24 Février 2015 - 18:00 Cette dernière a été accusée de sorcellerie après la mort de son frère qui n’a pas survécu à sa maladie. La femme a failli passer, le 23 février, par le supplice du collier, n’eût été l’intervention des passants et de la police qui avait été alertée. Les faits se sont déroulés dans la commune de Kimbanseke. La sexagénaire, accusée d’avoir ensorcelé son frère qui est décédé de la maladie due au sort qu’elle lui a jeté, a été agressée, dévêtue et aspergée de pétrole et devrait être brûlée vive sur un bûcher de vieux pneus préparé pour la circonstance, devant une foule surexcité et convaincue de sa culpabilité. Selon des témoins de l’évènement, cette dame dont la vie ne tenait plus qu’à un fil n’a été sauvée que grâce à l'intervention d'un groupe de militaire en patrouille. Après avoir été extirpée des griffes de ses bourreaux, elle a été conduite dans un centre hospitalier pour des soins appropriés. Des informations recueillies sur place notent que Mme Francisca Semo Tuba, qui a appris la maladie de son frère, a résolu de le rejoindre à Kinshasa en toute urgence afin de lui venir en aide. Bien qu'elle ait une bonne volonté, son frère n’a pas survécu à cette maladie et fini par mourir. Cette énième mort dans la famille ne fut attribuée qu’à cette dame dont l’ascension sur le plan social est vue comme fruit des accords signés avec le diable et qui sont à la base de décès qui se sont succédé. Les accusations ont petit à petit filtré au niveau de la famille jusqu’à atteindre les badauds qui, sans discernement, ont décidé d’en finir avec la « sorcière ». Des sources notent que ces spectateurs ont été chauffés à blanc par des membres de la famille qui ont bien préparé leur coup contre leur « sœur » qualifiée de sorcière et à laquelle ils ont décidé de rendre les comptes. Comme on peut le constater, la croyance à l'occultisme et à la sorcellerie gagne de plus en plus du terrain au Congo et spécialement à Kinshasa où les églises pullulent dans chaque avenue. L'attachement à cette pratique aussi vielle que l'humanité sans doute n'a pas des répercussions graves dans la société. Dans les situations difficiles, la plupart de familles au Congo, en Afrique comme dans le reste du monde, s'abattent facilement sur un individu ou des individus jugés de sorciers suite à leur position sociale ou familiale, alors qu’à la catéchèse, on apprend que Dieu voit tout et il est partout, aujourd'hui c'est Satan, le diable ou le sorcier qui est partout. Ce n'est plus Dieu qui décide de la vie de l'homme mais c'est le sorcier. Les accusations de sorcellerie sont sources des conflits et d’éclatement de beaucoup de familles à Kinshasa, au Congo et en Afrique mais elle permet également la résurgence de l’insécurité. Lucien Dianzenza |